Cinq membres de la famille de la jeune fille tondue en août dernier à Besançon parce qu'elle fréquentait un Serbe de confession chrétienne, ont été expulsés ce samedi vers Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) a annoncé Gérald Darmanin dans un communiqué.
Les membres concernés sont les parents de la jeune fille et trois de leurs enfants, a précisé l'entourage du ministre de l'Intérieur. Les parents avaient été interpellés vendredi soir dès la fin de leur procès, qui s'est achevé par leur condamnation en première instance à un an de prison dont quatre mois de sursis, assortie d'une interdiction du territoire français pendant cinq ans. L'oncle et la tante de l'adolescente, condamnés à la même peine, bénéficient du statut de réfugié.
une expulsion «en catimini»
La jeune fille âgée de 17 ans sera «prise en charge par l'aide sociale à l'enfance et obtiendra à sa majorité un titre de séjour» ont ajouté le ministre de l'Intérieur et Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, dans un communiqué commun.
«Je suis scandalisée» a déclaré Me Catherine Bresson, l'avocate de la famille, à l'AFP, qui estime que l'expulsion «a été faite dans le dos de tout le monde, en catimini». Elle a toutefois admis que l'expulsion était légale et qu'elle n'avait «juridiquement aucun moyen de s'y opposer», d'autant plus que ses clients avaient «signé les documents pour rentrer dans leur pays bien avant les faits».
Me Céline Party, l'avocate de la victime, a de son côté souhaité que «les choses ne se fassent pas de cette manière pour que [sa] cliente puisse dire au revoir à ses frères et soeurs».
Cette affaire avait soulevé une vive émotion en France et à l'étranger, rappelant le sort de milliers de femmes tondues à la Libération pour avoir entretenu une liaison avec un soldat allemand sous l'Occupation.