C’était l’une des revendications des ONG environnementales : le gouvernement va instaurer un nouveau malus automobile en fonction du poids du véhicule.
Cette proposition émanait de la Convention citoyenne pour le climat. À l’issue d'une longue concertation entre le ministère de l’Écologie, et celui de l’Économie, le Premier ministre a tranché : ce malus s’appliquera pour les véhicules de plus de 1800 kilos, selon les informations des Echos. Un amendement devrait être déposé prochainement par le gouvernement au projet de loi de finances 2021.
La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a confirmé la mise en place de ce dispositif sur Twitter : «L’alourdissement du parc automobile, c’est plus de matériaux et d’énergie consommés, plus de pollution, et moins d’espace public disponible. Le malus au poids que nous instaurons est un signal fort et nécessaire pour mieux prendre en compte l’empreinte écologique des véhicules les plus lourds», déclare-t-elle.
L'alourdissement du parc automobile, c'est + de matériaux et d'énergie consommés, + de pollution, - d'espace public disponible. Le malus au poids que nous instaurons est un signal fort et nécessaire pour mieux prendre en compte l'empreinte écologique des véhicules les plus lourds
— Barbara Pompili (@barbarapompili) October 15, 2020
Objectif : limiter l’alourdissement des véhicules, et dissuader les consommateurs de se tourner vers des véhicules plus lourds, en particulier les SUV, bien plus polluants que les voitures classiques.
Le gouvernement a toutefois prévu des exonérations et ajustements pour les véhicules électriques, hydrogènes et hybrides, mais aussi pour les familles nombreuses, qui ont besoin de véhicules plus grands, donc plus lourds.
Parce que l’électrification du parc automobile est une priorité pour réduire les émissions de CO2 du secteur, les voitures électriques seront exonérées de malus au poids. Il y a par ailleurs des ajustements pour les familles nombreuses, comme le demandait la @Conv_Citoyenne. https://t.co/oTCwz46TwY
— Barbara Pompili (@barbarapompili) October 15, 2020
WWF, qui dénonce l’augmentation du poids des véhicules sur le marché de l’automobile depuis longtemps, se «félicite de cette avancée politique pour prendre en compte le poids des voitures dans la fiscalité». L’ONG regrette toutefois que cette nouvelle disposition ne s’applique qu’à une «niche» de véhicule, le poids moyen des véhicules en France étant de 1200 kilos, et progressant d'année en année.
Cette mesure devrait cependant faire grincher des dents les constructeurs automobiles, car les SUV représentent à eux seuls 40% des ventes de voitures neuves dans l’Hexagone.