Selon les premières estimations d'une enquête nationale, seulement 4,5% de la population de France métropolitaine disposait en mai dernier d'anticorps après une infection au Covid-19.
«En mai 2020, 4,5% de la population âgée de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, avait une sérologie positive au SARS-CoV-2», ont affirmé les auteurs de cette étude.
«Cette séroprévalence nationale, c'est-à-dire la proportion des personnes qui ont développé des anticorps contre le virus, est proche de celle observée dans les pays européens pour lesquels des données de même type sont disponibles. Elle est cohérente avec les estimations déjà publiées en France», ajoutent-ils.
une proportion plus élevée à paris
Cette proportion «est la plus élevée à Paris (9,0 %), dans les départements de la petite couronne (9,5 %) et le Haut-Rhin (10,8 %)», endroits les plus touchés par la première vague de l'épidémie, en mars-avril.
A l'inverse, les régions où cette proportion est la plus basse sont la Bourgogne-Franche Comté (1,5%), la Normandie (1,9%), l'Occitanie (1,9%) et la Nouvelle-Aquitaine (2%). Ces ordres de grandeur, qu'on retrouve dans toutes les enquêtes mondiales de ce type, sont jugés trop faibles pour atteindre une immunité collective, dont il est communément admis que le seuil se situerait autour de 70%.
Toutefois, ces enquêtes de séroprévalence ne prennent pas en compte un autre mécanisme de défense immunitaire, l'immunité cellulaire (basée sur des cellules, les lymphocytes, et non les anticorps), dont nombre de chercheurs pensent qu'elle pourrait jouer un rôle important contre le Covid-19.
370.000 personnes incluses dans l'enquête
Selon l'enquête, «le fait de vivre dans une commune à forte densité urbaine, d'exercer une profession dans le domaine du soin ou de vivre avec un nombre élevé de personnes dans le même logement sont associés à un risque plus élevé d'avoir un test positif». La proportion de tests positifs est plus haute «chez les personnes immigrées nées hors de l'Europe que chez les personnes non immigrées», ce qui «s'explique par les conditions de vie moins favorables dans lesquelles une partie d'entre elles vivent».
Cette enquête, baptisée EpiCov, a été élaborée par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et la Dress (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), en collaboration avec l'agence sanitaire Santé publique France et l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Parmi les 370.000 personnes incluses dans l'enquête, 12.400 ont effectué un test de sérologie via un autoprélèvement à domicile. Les résultats ont ensuite été extrapolés à l'ensemble de la population française.