Les immenses bâtiments du boulevard Saint-Germain (7e) étaient vides depuis le départ du ministère des Armées. Rachetés par la mairie de Paris, ils vont être transformés en logements sociaux. Les travaux sont lancés officiellement ce jeudi 1er octobre.
Aidée par la loi Duflot pour racheter ce bâtiment de l'Etat à moindre coût, la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) avait pu acquérir fin 2018 la moitié du ministère des Armées, après son transfert dans les nouveaux locaux de Balard (15e). Soit une parcelle de 17.000 m2, en plein coeur du très chic 7e arrondissement, à quelques encablures de l'Assemblée Nationale et du Musée d'Orsay.
Après une importante opération de désamiantage, qui a duré presque un an, les locaux vont désormais pouvoir être transformés en 254 logements sociaux. La réfection totale du bâtiment permettra aussi la création d'un gymnase, d'une crèche de 68 berceaux et d'un jardin public de 550 mètres carrés, ouvert à tous.
Cette opération est une «opportunité historique», indique à CNews Ian Brossat, l'adjoint à la mairie de Paris chargé du Logement, «afin de créer autant de logements sociaux dans un arrondissement qui en est quasiment dépourvu».
Ce «bel exemple de conversion des bâtiments de l'Etat en logements sociaux» présente en effet l'intérêt d'un rééquilibrage. Le 7e est aujourd'hui l'arrondissement qui compte le moins de HLM dans la capitale, avec seulement 2 % de ce type d'habitation. Pour rappel, la loi SRU actuelle impose que chaque ville dispose au minimum de 20 % de logements sociaux.
«Avec cette opération, nous augmentons d'un tiers le nombre de logements sociaux dans cet arrondissement considéré à Paris comme la "lanterne rouge" en matière de logement social», abonde Ian Brossat. Et ce, alors même que plus de 130.000 personnes seraient encore en attente d'un HLM dans la capitale aujourd'hui. Un chiffre «en constante augmentation», selon l'adjoint.
Il faudra néanmoins attendre le printemps 2023 pour que les premières familles puissent s'installer dans cet immeuble, dont une partie (10 %) a été réservée à des militaires. Le pourcentage de logements sociaux sera alors de 23,6 % dans la capitale, «contre 13 % en 2001 sous Bertrand Delanoë», anticipe Ian Brossat, qui assure «être en bonne voie» pour tenir la promesse d'Anne Hidalgo d'atteindre les 25 % de logements sociaux à Paris avant 2025.