Dans une tribune publiée ce samedi 26 septembre dans le journal Le Monde, les prix Nobel d'Economie Esther Duflo et Abhijit Banerjee proposent un calendrier de reconfinement, minimisant les risques de contamination.
Face au rebond de l'épidémie de Covid-19 en France, le gouvernement redéploie une série de mesures sanitaires dans les grandes villes. Les bars et les restaurants devront ainsi fermer leurs portes à Marseille à partir de dimanche soir. Un tour de vis forcément impactant pour la société dans son ensemble. Selon Esther Duflo et son compagnon Abhijit Banerjee «la perspective d'un reconfinement, même local, est un repoussoir et on sent une résistance forte à limiter les activités, en particulier les plus lucratives».
UN RECONFINEMENT STRATEGIQUE EN DECEMBRE
Pour éviter «un reconfinement généralisé quand il sera déjà trop tard», les économistes proposent d'imaginer «un confinement dans tout le territoire pour la période de l'Avent, du 1er au 20 décembre». Les Français devraient accepter de ne «pas anticiper les vacances en se précipitant chez les grands-parents». Si la mesure était annoncée en avance, dans les prochains jours, elle permettrait aux familles de s'organiser et préparer leurs emplettes pour limiter l'impact économique. Le coût de ce reconfinement resterait important «mais moins que d'avoir à annuler Noël».
UNE CATASTROPHE ANNONCEE
Pour les économistes, la priorité est «de protéger les personnes âgées et celles (plus nombreuses qu'on le croit) qui souffrent de maladies chroniques». Celles-ci se retrouvent particulièrement exposées lors des fêtes familiales.«Aux Etats-Unis, les longs week-ends du Memorial Day fin mai et du 4 juillet, jour de l'Indépendance, ont été suivis de pics de contaminations», expliquent-ils. Sans mesure de reconfinement spécifique, la France pourrait connaître «une recrudescence catastrophique de la maladie - et donc des hospitalisations et des décès - chez les personnes âgées après Noël».
Le rafraîchissement des températures et le retour des soirées en intérieur pourraient contribuer encore davantage à la hausse des cas, alors que 15.797 cas positifs ont été détectés ce vendredi.