Les autorités islandaises ont démenti vendredi tenir deux touristes français pour responsables de la nette remontée des cas de Covid-19 dans le pays, contrairement à ce qu'affirmait l'épidémiologiste en chef de la direction islandaises de la Santé dans un article du quotidien Visir.
Considérer comme responsables ces deux touristes français, testés positifs lors du débarquement de leur avion en Islande mi-août, est «injuste et sans fondement», a affirmé à l’AFP Kari Stefánsson, le PDG de DeCODE Genetics, qui prête main forte aux autorités sanitaires islandaises dans les tests massifs orchestrés sur l’île depuis mi-mars.
La police islandaise relève que si «les mesures sanitaires n’ont pas été suivies au maximum» par les deux jeunes gens, «il n’y a pas eu de violation des règles d’isolement» et «il n’y a aucune raison d'imposer une amende» aux deux Français.
Le 15 août dernier, lors de leur arrivée en Islande, ils choisissent de se faire tester au Covid-19 à l’aéroport international de Keflavik pour échapper à deux semaines de quarantaine, mais sont alors testés positifs et requis à l'autoisolement.
L’Islande procédant au séquençage systématique de chaque cas positif de coronavirus pour en déterminer la souche, il a été constaté plusieurs semaines plus tard que le même gène présent dans la plupart des nouveaux cas avait été détecté un mois plus tôt sur les deux Français, immédiatement suspectés d'avoir violé les règles de leur quarantaine.
Mais «l'hypothèse selon laquelle les touristes français auraient violé la quarantaine ne repose sur aucune preuve», souligne Kari Stefansson. «Il est également possible, voire plus probable, qu’il y ait eu d'autres personnes dans cet avion qui ont été infectées et étaient suffisamment tôt dans l’infection pour qu’elles n’aient pas été détectées à la frontière. Donc, rejeter la faute sur ces deux touristes français est injuste et sans fondement, et je n'y participerai pas», a-t-il poursuivi.
Depuis le 15 septembre, l’Islande fait face à une nouvelle recrudescence des cas de Covid-19, dont une immense majorité dans la région de la capitale Reykjavík. D’après les autorités sanitaires, près de la moitié de ces infections sont reliées de manière directe ou indirecte à deux bars du centre-ville, où la souche dite «française» a été détectée.