L’ancien président de la République a pris la défense de Didier Raoult vendredi, lors d’un forum des entrepreneurs organisé à Marseille, ville du professeur controversé.
Nicolas Sarkozy était interrogé sur la gestion de la crise du coronavirus, et en a profité pour dénoncer le traitement réservé à Didier Raoult. «Chaque crise, il faut trouver des boucs émissaires. C'est une maladie française. L'adversaire, c'est le Covid, c'est pas tel ou tel médecin et je pense notamment au professeur Raoult. Je ne comprends pas pourquoi il y a tant de violence à son endroit. […] J'observe qu'en période de crise, il y a les pseudo-spécialistes qui se précipitent et qui disent du mal de quelqu'un. Il faut un coupable et c'est celui-là. Ça m'a paru déplacé. Je n'ai aucune compétence pour dire qui a raison et qui a tort. En tout cas, ce n'était pas le sujet. Chacun a fait comme il a pu, et lui le premier», a déclaré l’ancien chef de l’Etat.
Puis il a salué le travail du professeur : «C'est un homme d'une grande qualité qui a fait son possible pour soigner au mieux ses patients, qui a sans doute fait des erreurs comme on en fait tous, moi le premier.»
L’Ordre des médecins saisi
Le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection est au cœur de multiples débats depuis plusieurs mois. En cause, la promotion de l’hydroxychloroquine par le professeur marseillais, devenu une véritable star dans la cité phocéenne. Avec ses vidéos hebdomadaires mises en ligne sur YouTube notamment, il vante le produit qu’il a toujours considéré utile pour combattre la Covid-19. Il a reçu le soutien de nombreuses personnalités traitées dans son institut, les plus fervents étant la députée Les Républicains Valérie Boyer, contaminée au mois de mars, la nouvelle maire PS de Marseille Michelle Rubirola ou encore le président LR de la région Renaud Muselier.
Mais un grand nombre de spécialistes dénonce les déclarations et les agissements de Didier Raoult. Jeudi dernier, la Société de pathologie infectieuse de langue française a confirmé avoir saisi l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône dès le mois de juillet. Et ce pour dénoncer la promotion de la chloroquine par Didier Raoult «sans qu'aucune donnée acquise de la science ne soit clairement établie à ce sujet, et en infraction avec les recommandations des autorités de santé». Le professeur marseillais aurait enfreint neuf articles du code de déontologie médicale.