Un homme de 45 ans, déjà condamné pour 12 viols et tentatives de viols, a été a été mis en examen et placé en détention provisoire, samedi soir après avoir reconnu le meurtre et le viol d’une adolescente de 15 ans.
Les pompiers avaient découvert le corps de la jeune fille le 20 août alors qu'ils avaient été appelés pour un incendie dans les combles d'une maison en travaux, dans le centre-ville de Nantes.
L'autopsie a montré que l'adolescente était morte des suites d'une asphyxie, sans doute par strangulation, et qu'elle avait des «stigmates de violences sexuelles», a déclaré au cours d'une conférence de presse Yvon Ollivier, procureur adjoint.
Le suspect, identifié à la suite d'une enquête de voisinage, a été placé en garde à vue jeudi vers 16 heures et mis en examen samedi soir.
Les faits
«La victime passait par là, elle a eu le malheur de lui plaire», a dit le magistrat. Il parvient à la faire monter en lui demandant de l'aide pour porter un carton, un mode opératoire qu'il avait déjà utilisé dans le passé. Violée, l'adolescente a ensuite été étranglée avec un câble. «Il s'agissait de l'empêcher de crier», a dit le magistrat.
Puis, l'homme asperge sa victime d'eau de javel et met le feu à l'appartement. Ce sont les pompiers qui découvriront son corps.
Verbalisé pour stationnement gênant le jour des faits, le suspect a vite été identifié par les enquêteurs puis suivi dans ses moindres faits et gestes. Son ADN a également été retrouvé sous les ongles de la victime. Une vingtaine d'enquêteurs de la police judiciaire de Nantes, renforcés notamment par la brigade de recherche et d'intervention, ont été mobilisés.
Un agresseur multirécidiviste
Le parquet de Nantes a ouvert une information judiciaire pour homicide volontaire suivi d'un autre crime en récidive, viol en récidive, et destruction volontaire par incendie en récidive.
Le suspect, François V., est chef d'équipe dans une briqueterie et déjà connu de la justice. En décembre 2005, ce Poitevin d'origine, alors directeur de site industriel, avait été condamné aux assises à 18 ans de réclusion criminelle pour neuf viols, trois tentatives et une agression sexuelle commis dans la Vienne, en Charente-Maritime et en Charente entre 2001 et 2003.
Ses victimes étaient bâillonnées, ligotées, les yeux bandés, parfois sous la menace d'un couteau.
Libéré en 2016, il respectait «l'ensemble des obligations mises à sa charge dans le cadre de son suivi socio-judiciaire»: obligation de travail, interdiction de détenir une arme, obligation d'indemniser les victimes, injonction de soin, etc., selon le procureur.
«Il voyait une fois tous les deux mois un psychothérapeute. Dans ce dossier, on a affaire à quelqu'un qui présentait une figure tout à fait lisse. Il avait même trouvé une compagne», a détaillé M. Ollivier. «Nous n'avons pas le moindre élément qui puisse (laisser) penser à une fragilisation de l'intéressé ces derniers temps qui aurait pu le conduire à passer à l'acte», a-t-il ajouté.
«C'est un échec pour la société. Quand vous avez un drame pareil, c'est un échec pour tout le monde», a conclu le magistrat.