L’Etat souhaite rassurer les Français à l’heure du retour en classe, mais fait également appel à leur responsabilité.
Une reprise pas comme les autres. Après deux mois de vacances sous le signe du coronavirus, la France s’apprête a vivre une rentrée sous surveillance. Car comme l’a déclaré hier Jean Castex, lors du point-presse sur l’évolution du Covid-19, le pays se trouve actuellement «dans une phase de recrudescence de l’épidémie». Le gouvernement doit donc jongler entre la rentrée scolaire, la reprise des actifs et les craintes des Français. Dans un sondage Elabe publié mercredi, 74% d’entre eux ont en effet confié leur inquiétude d’une propagation du virus et 60% craignent de laisser leurs enfants à l’école.
Un masque dès la 6e
Malgré ces inquiétudes légitimes, Jean-Michel Blanquer s’est montré ferme en rejetant, mercredi, la demande des syndicats de reporter de la rentrée. Le ministre de l’Education a réaffirmé que les 12,4 millions d’élèves reprendront bien la route de l’école le mardi 1er septembre. Mais cette année, l’obligation du port du masque pour tout le personnel enseignant, y compris dans l’enseignement supérieur, a été inscrite au programme. Pour les élèves, ce sera à partir de la classe de 6e, même pendant les récréations.
Pour le reste, le protocole sanitaire prêt depuis le mois de juillet a été jugé «simple et clair» par Jean-Michel Blanquer : il n’a pas «vocation, dans ses grands principes, à varier». La distanciation physique, point qui avait suscité des doutes sur son application, n’est plus que recommandée, du moins si elle n’est pas matériellement applicable. De même pour la limitation du brassage entre classes et groupes d’élèves.
Pour autant, rien n’est figé pour le ministre de l’Education qui ne s’interdit pas de faire évoluer les mesures, notamment en ciblant certains établissements, selon les décisions des élus et représentants locaux. Le ministre de l’Education a également annoncé que des tests au Covid-19 sont prévus, de façon aléatoire, sans donner plus de précision sur leur application. Enfin, il a insisté sur l’importance d’accompagner les élèves en difficulté, la poursuite de la mise en place de la réforme du lycée et de la voie professionnelle et le déploiement du service national universel.
L’heure de la reprise pour tous
Mais les élèves, leurs parents et leurs professeurs ne sont pas les seuls à être concernés par cette rentrée masquée. Dès mardi, le port du masque sera également obligatoire dans les entreprises. Il le sera ensuite dans les salles de spectacles (cinémas, théâtres...). L’objectif du gouvernement, martelé à plusieurs reprises par Jean Castex hier : «tout faire» pour éviter un «reconfinement généralisé».
Hier, 19 départements ont rejoint Paris et les Bouches-du-Rhône dans les zones rouge. Dans ces dernières, les mesures sanitaires -port du masque et distanciation - sont d’ailleurs plus restrictives. Limité jusqu’à présent dans quelques quartiers, le port du masque est obligatoire sur l’ensemble de la capitale depuis ce matin à 8 heures.
Autre mesure pour démontrer l’action du l’Etat, l’accélération des tests. Actuellement d’environ 800 000 par semaine, le pensionnaire de Matignon a annoncé l’objectif d’un million «à court terme». Autant de mesures qui n’empêchent pas «l’esprit de responsabilité». «Il faut que tout le monde se sente concerné par la lutte contre l’épidémie», a insisté le Premier ministre.