Ce sont les chiffres du ministère de l'Intérieur : depuis le début de l'année, 233 maires ou adjoints ont été agressés physiquement. A la même époque l'année dernière, ils étaient 198. Une situation inquiétante à laquelle François Baroin, président de l'Association des maires de France (AMF) veut mettre un terme.
«Au-delà de la compassion, le gouvernement doit passer aux actes s'il veut vraiment les protéger», lâche-t-il au Journal du dimanche. De ce côté-là, il semblerait que la loi Engagement et proximité, promulguée le 27 décembre 2019 pour renforcer et faciliter le rôle de maire, ne soit pas suffisante.
Certains édiles déplorent notamment que la réponse pénale aux agressions dont ils sont victimes ne soit ni assez rapide ni véritablement adéquate. Alors même que ces actes se multiplient.
Le maire de Miribel-les-Echelles (Isère) a été frappé par un groupe d'adolescents fin juillet, celui de Saint-Philippe-d'Aiguille (Gironde) a été roué de coups mercredi 5 août et l'édile de Croisilles (Pas-de-Calais) a été hospitalisé pour de légères blessures après des violences, vendredi 7 août.
L'AMF dénonce un sentiment d'impunité pour les coupables qui, selon l'association, ne sont pas toujours sanctionnés à hauteur de leurs actes. Par exemple, le principal agresseur du maire délégué de Portbail (Manche) a seulement eu droit à un rappel à la loi, sans davantage de poursuites.
Après le #maire de Miribel-les-Echelles le 27 juillet,c’est hier celui de St-Philippe-des-Aiguilles qui a été agressé dans l’exercice de sa mission. Les maires incarnent l’autorité de proximité dans la République.Ils doivent être mieux accompagnés,soutenus et protégés par l’#Etat
— Philippe Bas (@BasPhilippe) August 5, 2020
Pour que cela ne se produise plus, Philippe Bas, sénateur du département, demande «un véritable plan gouvernemental pour la sécurité des maires».
Egalement interrogé par le JDD, le président Les Républicains de la commission des lois au Sénat propose de fournir de nouveaux outils aux élus locaux, en leur permettant de mutualiser les polices municipales ou d'avoir recours à des amendes forfaitaires lorsqu'un arrêté municipal n'est pas respecté.
Enfin, pour venir en aide aux maires victimes d'agression, Philippe Bas souhaite que la prise en charge des frais de justice soit automatisée, sans passer par un vote du conseil municipal.