La présidente de la métropole et du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, a annoncé ce jeudi qu'elle se retirait de la course à la succession de Jean-Claude Gaudin à Marseille. Une décision qui ressemble à un coup politique pour permettre aux Républicains de conserver la ville.
Elle s’est ainsi retiré pour laisser la place au député Guy Teissier, qui assure au camp des Républicains d’obtenir les 3 voix du candidat dissident LR Bruno Gilles lors de l’élection du maire en conseil municipal prévue samedi. «J'ai fait le choix de la sagesse, j'ai fait le choix de l'expérience, j'ai fait le choix du consensus», a déclaré Martine Vassal lors d'une conférence de presse.
Bruno Gilles avait auparavant annoncé qu'il était prêt à voter pour un candidat LR, mais pas pour Martine Vassal, qui a été battue dimanche soir dans son secteur, où Jean-Claude Gaudin était régulièrement réélu dès le premier tour.
Au second tour des municipales dimanche, l'union de la gauche baptisée le Printemps marseillais, mené par Michèle Rubirola, est arrivée largement en tête sur l'ensemble de la deuxième ville de France. Mais l'élection du maire, comme à Paris et Lyon, se joue par secteurs. Avec le ralliement de Bruno Gilles à LR, les deux blocs comptent désormais 42 voix chacun au conseil, où la majorité absolue est à 51 voix.
l'avantage de l'âge
Par ailleurs, Guy Teissier possède un atout non négligeable dans ce match ultra serré qui se profile : son âge (75 ans). En effet, en cas d’égalité lors du vote devant le conseil municipal, le doyen des candidats «devient maire de droit», a-t-il lui-même rappelé. Or, Michèle Rubirola a 63 ans et serait alors battue.
Guy Teissier présente aussi un autre avantage, même s’il n’a pas été abordé par le camp LR (volontairement ?). Représentant une droite dure, il pourrait attirer à lui le soutien des neuf élus du Rassemblement national. Interrogé par l'AFP sur la position qu'il adopterait en cas de victoire grâce aux élus RN, il a esquivé: «Ce n'est pas écrit sur les bulletins», a-t-il simplement lancé.
Une discrétion qui s'explique par la peur de voir certains élus LR ne pas lui donner leurs voix si une entente avec le RN était avérée.
Si ce scénario ne se réalisait pas, les regards se tourneraient alors vers la sénatrice ex-PS Samia Ghali. Avec huit conseillers élus sur sa liste dans son secteur, elle est celle qui pourra faire pencher la balance. «Elle est responsable de ses voix, je vous invite à lui poser la question pour voir ce qu'il se passera», a déclaré à son propos Martine Vassal, rappelant que LR avait retiré son candidat de son secteur au 2nd tour, contrairement au Printemps marseillais.
«Notre choix, c'est de ne pas laisser l'ultra-gauche prendre la ville de Marseille», a-t-elle affirmé.
L'élection du maire par le conseil municipal se déroule dans un premier temps avec deux tours où les candidats doivent décrocher la majorité absolue; au troisième tour, une majorité simple suffit, et en cas d'égalité, c'est le candidat le plus âgé qui est donc élu.