Anne Hidalgo a été confortablement réélue maire de Paris au deuxième tour des élections municipales dimanche 28 juin. Mais la victoire de la socialiste est sans doute un peu moins brillante que son score imposant (48,49 % des voix) peut le laisser penser.
D'une part, elle n'a pas réussi à faire basculer de nouvel arrondissement à gauche. Si la conquête du 5e et du 9e faisait figure d'objectif pendant l'entre-deux-tours, ce sont bien les deux maires sortantes LREM qui ont été réélues. Et ce malgré, les nombreux déplacements d'Anne Hidalgo, de membres de son équipe, de soutiens extérieurs, voire même de Bertrand Delanoë en personne.
Un socle électoral stable
Un échec relatif qu'il est possible d'expliquer par l'appui de la maire sortante sur son socle électoral traditionnel, solide et fidèle, au détriment d'un rassemblement plus large. Son image clivante (plus de 50 % d'opinions défavorables dans le baromètre politique Ipsos) peut ainsi constituer un handicap dans ce domaine.
Anne Hidalgo doit donc se contenter des secteurs qu'elle tenait déjà depuis 2014. Soit 9 arrondissements sur 17, en prenant en compte le nouveau «Paris-Centre». Mais ce résultat lui assurera toutefois de disposer de 96 conseillers de Paris (avec ses alliés verts), sur 163 au total. Une progression par rapport à la précédente élection, où elle en avait obtenu 91.
#Municipales2020 : résultats définitifs sur la répartition des sièges au Conseil de Paris
@Anne_Hidalgo @ParisEnCommun : 96 sièges
@datirachida @datirachida : 60 sièges
@agnesbuzyn @ParisEnsemble75 : 6 sièges
@Simonnet2 @DecidonsParis : 1 siège pic.twitter.com/52yWtKuQtO— Aymeric (@_AymericG) June 29, 2020
Par ailleurs, l'abstention, qui a atteint un record cette année avec un taux de 63,31 %, a eu un impact sur ce score. Car mécaniquement, s'il y a moins de votants, les pourcentages obtenus par les candidats augmentent. Mais cette remarque peut s'appliquer également pour Rachida Dati (34,31 %) et Agnès Buzyn (13,04 %).
A plus long terme, ce faible taux de participation pourrait également être utilisé par ses adversaires pour remettre en cause la légitimité de l'élection d'Anne Hidalgo, même si elle n'en est pas directement responsable. La crainte d'attraper le coronavirus, le manque de suspens quant aux résultats, le désintérêt pour cette longue campagne et pour la politique en général sont plutôt évoqués.
Moins bien en 2020 qu'en 2014
A noter que le niveau de la socialiste au deuxième tour en 2020 est inférieur de cinq points à celui de 2014 (53 %). Mais à l'époque, la finale s'était jouée dans un duel face à Nathalie Kosciusko-Morizet, et non dans une triangulaire où les voix sont davantage dispersées.
«Notre score nous assure une majorité très confortable. Nous sommes heureux de pouvoir compter sur cette force alors que la responsabilité qui pèse sur nos épaules est très lourde pour être hauteur des enjeux à venir : l'urgence climatique ainsi que la crise économique et sociale», souligne Ian Brossat, l'un des portes-paroles d'Anne Hidalgo.
Sans oublier de mettre en perspective l'issue de ce scrutin par rapport à l'actualité politique ces derniers mois et années dans la capitale. «Il ne faut pas oublier d'où on vient. En 2018, Benjamin Griveaux prenait déjà les mesures du bureau de maire de Paris...», a rappelé avec humour dimanche soir Jean-François Martins, un proche de la maire.
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