Si l'Etat ne vient pas renflouer le secteur des transports publics, «pour rembourser 2,6 milliards de trou dans la caisse, il faudrait un 'impôt Covid' sur les voyageurs de 20 euros par mois. 20 euros d'augmentation du pass Navigo par mois», a affirmé ce mercredi 10 juin la présidente de l'Ile-de-France, Valérie Pécresse.
Interrogée sur RTL, celle qui est aussi présidente d'IDF Mobilités, autorité qui gère les transports publics dans la région, a toutefois souligné qu'elle se «refuse absolument» à cette hausse tarifaire du Navigo, «ce serait totalement injuste». Et ce, malgré la perte de «90 % des voyageurs».
Le Président de la République a dit « l’Etat payera les dégâts de la crise Covid quoi qu’il en coûte ». Aujoud’hui le gouvernement dit « les voyageurs n’ont qu’à payer » les pertes abyssales @IDFmobilites! Je refuse absolument cet impôt #COVID & la hausse de 20€ du Passe Navigo https://t.co/AKnvxOYryi
— Valérie Pécresse (@vpecresse) June 10, 2020
Pas question non plus pour la présidente de la région de réduire le trafic dans les transports pour faire des économies : «c'est aussi une option que je refuse totalement. On ne va pas demander aux Franciliens de reprendre leur voiture. Les transports du quotidien, c'est la lutte contre la pollution et c'est indispensable pour la reprise économique».
Des pertes de recettes «abyssales»
A la place, Valérie Pécresse a demandé que le gouvernement compense intégralement les pertes subies par les transporteurs. «Nous sommes littéralement en situation de cessation de paiement (...) Je demande la compensation intégrale des pertes de recettes subies par les transports publics à cause du Covid, du confinement, de la distanciation physique, de la crise économique», a-t-elle déclaré.
«Aujourd'hui les pertes sont abyssales, pas seulement pour la SNCF, pour tous les transports publics et dans toute la France. Nous avons 4 milliards de pertes sur toute la France, mais 2,6 milliards rien que sur l'Ile-de-France», a poursuivi Valérie Pécresse (Libres!, ex-LR).
Selon la présidente de la région, il est par ailleurs «temps de passer à une nouvelle étape du déconfinement». «Il faut que l'Ile-de-France passe au vert. Je demande au gouvernement que nous ayons une revoyure dès la fin de la semaine, parce que tous les indicateurs montrent que l'épidémie à singulièrement reculé, et il faut un retour à la normale beaucoup plus rapide», a-t-elle insisté, alors que la région est classée en zone orange jusqu'au 22 juin.
La maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a également renouvelé, dans le Parisien, son appel à déconfiner plus vite, «notamment pour les cafés-hôtels-restaurants où la crise économique risque d'être extrêmement lourde» et à «retravailler le protocole sanitaire dans les écoles, afin qu'elles puissent accueillir plus d'élèves dans des conditions sanitaires optimales».