Une alliance solide face à un éclatement de l'opposition. La situation est désormais clairement favorable à Anne Hidalgo en vue du deuxième tour des élections municipales. De quoi imaginer, à l'heure actuelle, une réélection sans problème pour la socialiste.
Après une avance confortable à l'issue du premier tour (29 % contre 22 % pour Rachida Dati) et une gestion de crise du coronavirus globalement saluée, la maire sortante se présente dans cette dernière ligne droite dans une configuration quasi idéale.
L'alliance LR-LREM, qui aurait pu réunir l'électorat du centre et de droite, n'a pas vu le jour. Et aucune des deux candidates n'est assez forte pour prendre le pas sur l'autre, se privant ainsi des réserves de voix nécessaires pour espérer battre Anne Hidalgo.
Deux adversaires fragilisées
Rachida Dati, toujours à l'offensive, réussie à mobiliser son camp mais se fragilise pour rassembler au-delà. Quant à Agnès Buzyn, sa légitimité est écornée par son départ du ministère de la Santé avant l'épidémie, ses propos sur la «mascarade» et ses hésitations à reprendre la campagne.
En outre, le cavalier seul de Cédric Villani disperse encore un peu plus l'électorat modéré et met en exergue les divisions au sein de la majorité présidentielle. Alors que malgré des négociations compliquées, Anne Hidalgo a réussi à s’entendre avec les Verts.
Si elle n'était pas indispensable, cette alliance va toutefois permettre de conforter les têtes de listes PS, qui mènent la danse dans 9 arrondissements sur 17. «Je ne vois pas comment Anne Hidalgo peut perdre. Elle est en force dans tous les arrondissements qu'elle détient, et qui lui assurent la majorité au conseil de Paris», résume un macroniste.
La socialiste peut donc sereinement se projeter sur ses deux derniers objectifs des municipales. Le premier est de conquérir de nouveaux arrondissements, afin de faire reculer l'opposition et d'assoir un peu plus sa politique. Dans son viseur, figurent le 5e et le 9e, où les divisions des adversaires rendent possible une victoire socialiste.
Des prises qui seraient symboliques. Le 5e arrondissement n'est en effet jamais tombé entre les mains de la gauche, tandis que le 9e, obtenu en 2001, a rebasculé à droite lors de la dernière élection municipale de 2014.
Mais le second objectif d'Anne Hidalgo est sans doute encore plus important : éviter «un excès de confiance» dans ses troupes, «qui pourrait conduire ses électeurs à ne pas se déplacer» le dimanche 28 juin.