La pandémie de Covid-19 a déjà causé la mort de milliers de personnes à travers le monde. Les autorités de nombreux pays ont pris des mesures strictes de confinement de la population pour tenter de ralentir la propagation du coronavirus. Les hôpitaux, qui doivent gérer l’afflux de patients contaminés, restent sous tension. Nombre de cas, mesures sanitaires, recherches… CNEWS propose un résumé de la situation avec les informations essentielles de la journée.
131 décès en 24 heures en France, pour un total de 28.239 morts depuis le début de l'épidémie
L'épidémie de Covid-19 a fait 131 morts de plus en 24 heures en France, mais le nombre des malades en réanimation poursuit sa baisse, repassant sous la barre des 2.000 pour la première fois depuis le 22 mars, selon le bilan quotidien lundi de la Direction générale de la Santé.
Au total, 28.239 décès liés au Covid ont été enregistrés depuis le 1er mars et si 19.015 personnes sont toujours hospitalisées, le nombre de cas graves en réanimation s'établit à 1.998, soit 89 de moins en 24 heures. Ce chiffre, qui reflète notamment la pression sur le système hospitalier, est en baisse depuis le 9 avril, après avoir atteint un pic de 7.148.
Du côté de l'Italie, le bilan quotidien des victimes du Covid-19 en Italie est passé lundi, pour la première fois depuis deux mois, sous la barre des 100 morts. Seulement 99 patients sont décédés ces dernières 24 heures dans la péninsule, selon la Protection civile italienne. Il s'agit du bilan le plus bas depuis le 9 mars (97 morts), au moment où le pays, touché de plein fouet par l'épidémie de coronavirus, entrait en confinement. Au total, le Covid-19 a fait officiellement 32.007 morts en Italie, pour près de 226.000 cas.
Macron et Merkel proposent un plan de relance européen de 500 milliards d'euros
Emmanuel Macron et Angela Merkel ont proposé lundi un plan de relance européen de 500 milliards d'euros face à l'impact économique du coronavirus, qui ouvrirait la voie à une mutualisation des dettes sur le continent.
Paris comme Berlin proposent en effet que la Commission européenne finance ce soutien à la relance en empruntant sur les marchés «au nom de l'UE». Cet argent sera ensuite reversé en «dépenses budgétaires» aux pays européens et «aux secteurs et régions les plus touchés», souligne la déclaration commune des deux chefs d’Etat. En outre, «les pays bénéficiaires du plan de relance n'auront pas à rembourser les aides», a affirmé le président français, ce qui inclut un élément de solidarité inédit.
«C'est un jour important», a souligné Emmanuel Macron, alors que la question d'emprunts en commun est restée un sujet de divergence majeur ces dernières années entre pays du Nord et du Sud de l'Europe, notamment entre la France, qui y est favorable, et l'Allemagne, réticente. La Commission européenne a indiqué «se réjouir» de la proposition «constructive» franco-allemande. Reste désormais à Paris et Berlin à convaincre l'ensemble des Etats membres de l'UE. L'Autriche a déjà demandé lundi soir que les aides de l'UE soient accordées sous forme de prêts, et non de subventions.
Ce plan de relance viendrait s'ajouter au programme d'urgence de 500 milliards d'euros environ déjà décidé face à la pandémie par les ministres des Finances de la zone euro et constitués de capacités de prêts notamment. Au total, l'Europe débloquerait ainsi environ 1.000 milliards d'euros.
70 cas de coronavirus recensés dans les écoles depuis le 11 mai
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé ce lundi que 70 cas de coronavirus avaient été détectés dans les 40.000 écoles maternelles et primaires rouvertes en France depuis le 11 mai, qui ont accueilli au total 1,4 million d'écoliers. Un constat «inévitable, mais cela reste minoritaire», a indiqué le ministre sur RTL.
Là où les cas ont été recensés, les écoles, situées en Mayenne, dans le Finistère, dans le Cantal, en Haute-Garonne, en Indre-et-Loire, dans l’Hérault ou encore à Nice, ont immédiatement été fermées. Une réactivité dont s'est félicité Jean-Michel Blanquer, qui a expliqué que ces mesures étaient «l’illustration du fait que nous sommes strict, comme on l’avait annoncé».
«Presque à chaque fois ce sont des cas qui se déclarent en dehors de l’école, comme dans les exemples récents donnés à propos des abattoirs», a affirmé Jean-Michel Blanquer, en référence aux deux abattoirs, l’un près d’Orléans et l’autre près de Saint-Brieuc, où plus de cent personnes ont été détectées positives au coronavirus.
Ce lundi, c'était au tour des collégiens de 6e et 5e des départements en «zone verte» de faire leur rentrée. Un retour en classe qui a concerné 4.000 collèges et quelque 150.000 élèves.
Un éventuel vaccin chinois sera un «bien public mondial», promet xi jinping
Le président de la Chine Xi Jinping a promis lundi de partager un éventuel vaccin chinois contre le coronavirus, assurant qu'il serait un «bien public mondial», à l'ouverture de l'assemblée annuelle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui se tient en ligne pour la première fois de son histoire.
Dans un message vidéo, le président français Emmanuel Macron a également affirmé que si un vaccin est découvert, il devra être «un bien public mondial, auquel chacun devra pouvoir avoir accès», après que le laboratoire français Sanofi a indiqué la semaine dernière que, s'il parvenait à mettre au point un vaccin, les Etats-Unis seraient servis en premiers du fait de leur investissement dans la recherche, ce qui a provoqué une vive polémique en France et plus largement en Europe.
Malgré l'escalade des tensions entre Washington et Pékin, les pays espèrent adopter lors de cette assemblée virtuelle de l'OMS une résolution portée par l'Union européenne, qui réclame «l'accès universel, rapide et équitable de tous les produits (...) nécessaires à la riposte contre la pandémie», et souligne le rôle d'une «vaccination à grande échelle contre le Covid-19, en tant que bien public mondial».
Le conseil d'Etat interdit l'usage de drones de surveillance à Paris pendant le déconfinement
Les drones de la Préfecture de police de Paris ne peuvent plus survoler la capitale déconfinée : le Conseil d'Etat a interdit lundi l'usage de ces appareils qui étaient utilisés pour surveiller le respect des règles du déconfinement en dehors de tout cadre légal. Il avait été saisi en référé (en urgence) par la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et la Quadrature du Net, dont le recours avait d'abord été rejeté par le tribunal administratif de Paris.
Pour la plus haute juridiction administrative, l'usage de ces drones, dans ces conditions, «caractérise une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la vie privée». Le Conseil d'Etat met en avant les «risques d’un usage contraire aux règles de protection des données personnelles».
Afin de pouvoir à nouveau utiliser ces drones, il faudra soit un arrêté pour encadrer leur usage, pris après avis de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés), soit doter les appareils utilisés par la Préfecture de police de Paris de dispositifs techniques «rendant impossible, quels que puissent en être les usages retenus, l'identification des personnes filmées».
«Il n'y a aucune raison de penser que cette décision n'ait pas vocation à s'appliquer sur l'ensemble du territoire français», car aucun cadre juridique n'existe pour l'utilisation de ces drones, a expliqué à l'AFP l'avocat de la LDH Patrice Spinosi.