Après la chloroquine, un nouveau traitement antipaludique suscite de nombreux espoirs chez les chercheurs australiens : l'ivermectine. Testé in vitro, ce médicament aurait permis de réduire la charge virale de 99,98% en moins de 48 heures.
Obtenus par des scientifiques de la Monash Universiy de Melbourne en Australie, ces résultats ont été publiés le 3 avril dernier, dans la revue scientifique Antiviral research.
Un des auteurs de l'étude explique que l'ivermectine cible une molécule dont le virus a besoin pour se reproduire. Ainsi, ce médicament ralentirait suffisamment la prolifération du virus pour permettre au système immunitaire de reprendre le dessus.
Un antiparasitaire utilisé depuis les années 1980
L'ivermectine est un antiparasitaire utilisé depuis la fin des années 1980 dans le traitement de différentes maladies comme la gale ou encore l'onchocercose, «une maladie des yeux et de la peau causée par un ver», explique l'OMS sur son site. Cette maladie - autrement appelée la «cécité des rivières» - est transmise à l'homme par la piqûre d'une petite mouche noire, vivant non loin des cours d'eau.
Sur son site, l'OMS indique que l'ivermectine est un médicament «sans danger et peut être utilisé à grande échelle» dans la lutte contre l'onchocercose.
Depuis quelques semaines, le laboratoire Medincell, basé à Montpellier, s'est intéressé aux résultats australiens. Un premier projet était déjà en cours afin d'établir une formule injectable en vue de lutter contre le paludisme.
Prudence en France
Cependant, de nouvelles recherches sont en cours pour mettre au point une solution injectable à effet préventif contre le coronavirus. «Il faut maintenant que des essais cliniques valident le potentiel curatif sur le vivant», précise le directeur de communication de l’entreprise, David Heuzé, au Parisien.
Et tout comme l'hydroxychloroquine, la communauté scientifique appelle à la prudence concernant l'efficacité de l'ivermectine contre le Covid-19. Raison première : la molécule n'a été testée qu'en laboratoire. Pour l'infectiologue et membre de l'Académie nationale de médecine, «il faut vérifier, poursuivre les recherches et voir si cet anti-infectieux fonctionne chez l'homme».
D'autres tests sont maintenant attendus pour vérifier si l'ivermectine fonctionne in vivo.