Un infectiologue marseillais, s'appuyant sur des travaux chinois, a recommandé l'utilisation de la chloroquine, un traitement anti-paludique contre le coronavirus. Les Etats-Unis ont décidé de lui faire confiance.
La chloroquine a "montré des résultats préliminaires très très encourageants", a annoncé jeudi 19 mars le président Donald Trump.
"Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatement", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, estimant que cela pourrait "changer la donne" face à la pandémie.
«C'est probablement le traitement le moins cher et le plus simple pour traiter le coronavirus Covid-19», s'est réjoui, le 25 février dernier, le directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection à Marseille (IHU), Didier Raoult, sur FranceInfo.
Ce dernier évoque un essai clinique mené dans une dizaine d'hôpitaux en Chine pour mesurer «l'efficacité de la chloroquine sur le traitement de pneumonies associées au Covid-19» qui a donné des résultats encourageants avec des essais sur «plus de 100 patients». Selon ce spécialiste, cela serait une «excellente nouvelle».
Prudence
La chloroquine est un anti-paludique utilisé depuis plusieurs années et commercialisée sous le nom de Nivaquine. Les médecins recommande très souvent ce médicament lorsque leur patient prévoit de partir en zone infestée par le parasite du paludisme, transmis par les moustiques.
Or, de nombreux chercheurs français ont rapidement appelé à la prudence. A tel point que le gouvernement a décidé de réagir en publiant un message sur Twitter qui discrédite cette hypothèse : «aucune étude rigoureuse publiée dans une revue internationale à comité de lecture indépendant ne démontre l'efficacité de la chloroquine (Nivaquine) pour lutter contre l'infection au coronavirus chez l'être humain.»
[Desinfox]
Aucune étude rigoureuse, publiée dans une revue internationale à comité de lecture indépendant, ne démontre l’efficacité de la #chloroquine (Nivaquine) pour lutter contre l’infection au #CoronavirusFrance chez l’être humain
RDV sur : https://t.co/0I8koxOdgq pic.twitter.com/KpOm22hV2Z— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) 26 février 2020
En effet, comme le dit lui-même le Pr Didier Raoult, les Chinois «ont trouvé que la chloroquine est active in vitro» et non sur des êtres vivants. Pour l'Inserm (Institut national de la Santé et de la Recherche médicale), «si la possibilité de pouvoir utiliser des traitement anti-paludiques sûrs, déjà bien connus et peu coûteux chez les patients atteints de coronavirus est intéressante, il est primordial d'avoir une visibilité sur des données issues d'essais cliniques impliquant des patients infectés par SARS-Cov-2, publiées et donc rendues accessible à la communauté scientifique internationale».
L'OMS a déjàrappelé qu'«aucun médicament spécifique n'est recommandé pour prévenir ou traiter l'infection par le nouveau coronavirus».