L'essai clinique qui prévoyait d'administrer à des patients atteints du Covid-19 une solution issue du sang d'un ver marin a été stoppé jeudi, son autorisation ayant été retirée dans l'attente d'une nouvelle évaluation, a indiqué l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) à l'AFP.
L'Agence du médicament (ANSM) a décidé de suspendre le feu vert qu'elle avait donné pour cette étude, après avoir pris connaissance de résultats négatifs d'une étude précédente sur des porcs de cette solution aux pouvoirs d'oxygénation très importants, fabriquée par la société bretonne Hemarina.
Ce ver endémique à la Bretagne, l'arénicole, est en effet utilisé depuis plusieurs années pour les propriétés étonnantes de son hémoglobine, qui peut transporter plus d'oxygène que le sang humain.
En premier lieu, les applications s'étaient concentré sur la préservation des greffons, afin que ceux-ci restent viables plus longtemps dans l'attente du receveur. L'efficacité du produit est telle que certains se sont inquiétés de son utilisation dans le sport en tant que produit dopant.
Mais aujourd'hui, l'arénicole pourrait être utilisé pour soulager certains patients dans la crise du coronavirus. La maladie à l'origine de l'épidémie touche en effet les zones respiratoires. Grâce au sang de ce ver, les patients pourraient avoir plus d'oxygène dans le sang malgré les difficultés causées par la maladie. Le but serait de l'inoculer avant une intubation, de manière à éviter une éventuelle asphyxie.
«Nous avons une solution qui permet d'injecter au patient une molécule avec une très forte capacité oxygénante; une solution que nous proposons de mettre à disposition des autorités sanitaires dès aujourd'hui», raconte au Parisien Franck Zal, fondateur d'Hemarina, l'entreprise spécialisée dans ce domaine.
Un protocole de soins devait être déposé, alors que 5 000 flacons sont d'ores et déjà prêts à être utilisés pour les patients. Franck Zal avait également annoncé qu'il comptait au moins doubler voire tripler son stock dans un délai assez court, il ne manquait plus que l'autorisation pour utiliser la méthode dans le cadre du coronavirus.