Des tutoriels pullulent sur le web pour apprendre à confectionner ses propres masques en tissus. Sur les réseaux sociaux, des challenges adressés aux adeptes de la couture ou aux ateliers de professionnels ont aussi été lancés.
Mais ces masques home made ou en tissus, bien éloignés de ceux vendus en pharmacie ou fournis aux soignants, sont-ils vraiment efficaces ?
Face à la pénurie de masques de protection, et alors que la propagation du Covid-19 s'accélère de façon inquiétante, certains ont opté pour le système D. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos expliquent comment confectionner ces objets en tissu.
Des tissus, un élastique, une machine à coudre (pour ceux qui en ont une à la maison) ou une agrafeuse sont nécessaires. Des patrons sont aussi disponibles en téléchargement.
Aucune validation des autorités sanitaires
Les initiatives d'ateliers de couture ou de couturiers amateurs se multiplient aussi pour venir en aide au personnel soignant. A Amiens, plusieurs personnes se sont ainsi lancées dans la confection de masques, comme le rapporte le Courrier Picard. L'objectif : mettre à disposition ce matériel home made du centre hospitalier universitaire (CHU) d'Amiens-Picardie.
Pourtant, l'usage de ces protections en tissu non réglementées n'a pas été validé par les autorités sanitaires. Interrogé par l'AFP, le ministère français de la Santé a indiqué que s'ils pouvaient être utilisés dans certains cas, ils restaient «peu efficaces» et ne remplaçaient aucunement les mesures barrières et de distanciation sociale.
Des règles d'hygiène strictes à respecter
Dans tous les cas, le port de ces masques est soumis à des règles strictes pour garantir un semblant d'efficacité : usage limité à quelques heures, un lavage quotidien «à 30°C avec du détergent classique» comme le précise le CHU de Grenoble.
«Le masque n’est efficace que s’il est associé à un lavage des mains fréquent avec une solution hydroalcoolique ou à l’eau et au savon», précise enfin l'Organisation mondiale de la santé.
Mais certains hôpitaux n'excluent pas l'option
Malgré les doutes émis sur leur efficacité, les établissements hospitaliers ne semblent pas l'exclure.
Le CHU de Grenoble, lui-même, a diffusé un tutoriel pour en confectionner.
Tuto du chu de Grenoble pic.twitter.com/SHPa925pWq
— Clarisse Audigier-Valette (@CAudigierValett) March 15, 2020
Interrogée par le service Checknews de Libération, une porte-parole du CHU de Grenoble a confirmé que l'établissement était à l'origine de ce document. Elle a évoqué «une option complémentaire présentée en interne pour ceux qui ne sont pas en contact avec les patients». «C’est une alternative, une piste en cours», a-t-elle ajouté.
Selon la Voix du Nord, le CHU de Lille a aussi annoncé, vendredi, étudier l'option des masques en tissu.
Pour rappel, il existe actuellement deux types de masques certifiés et réservés en priorité aux malades ou aux professionnels de santé : les masques FFP2 et les chirurgicaux.