Près de 430 personnes ont été mises à l'abri, ce mardi 4 février, lors de l'évacuation de ce que la préfecture de police de Paris dit être le dernier campement de migrants de la capitale.
«L'opération d'évacuation et de mise à l'abri des occupants des campements irrégulièrement installés dans le nord de Paris à la Porte de la Villette (19e) a débuté», a ainsi fait savoir la préfecture de police de Paris sur Twitter, ajoutant que «les policiers, agents de l'Etat et acteurs associatifs» étaient «pleinement mobilisés pour son bon déroulement et la prise en charge des personnes sur ce secteur».
Dans le détail, 427 personnes, dont 4 femmes – qui vivaient sur les quais du canal Saint-Denis – ont ainsi été prises en charge par les services de l'Etat, et conduites vers une solution d'hébergement en Ile-de-France. Une opération qui s'est déroulée «sans incident» selon la préfecture, qui soulignait le «risque important de noyade» pour ces personnes qui vivaient le long des quais de Charente et de la Gironde.
#Paris19 | Intervention de @prefpolice. L’opération d’évacuation et de mise à l’abri des occupants des campements irrégulièrement installés dans le nord de Paris à la porte #LaVillette a débuté. pic.twitter.com/nabClaAM4j
— Préfecture de Police (@prefpolice) February 4, 2020
#Paris19 | Opération de mise à l'abri en cours à la porte de #LaVillette. Les policiers, agents de l’État et acteurs associatifs sont pleinement mobilisés pour son bon déroulement et la pris en charge des personnes sur ce secteur. pic.twitter.com/8kiZqeVXWx
— Préfecture de Police (@prefpolice) February 4, 2020
Il s'agit de la 61e évacuation de ce genre depuis 2015, alors que la 60e a eu lieu il y a une semaine jour pour jour, le mardi 28 janvier, permettant la mise à l'abri d'environ 1.450 migrants, dont 1.200 hommes seuls et 250 personnes en famille. A cette occasion, environ 500 migrants – redoutant l'arrestation – avaient préféré fuir avant l'évacuation, et s'étaient alors regroupés porte de la Villette (19e).
Un cercle vicieux que semble ignorer la préfecture d'Ile-de-France qui a annoncé, ce mardi, qu'«il n'y a[vait] plus de campements, c'était l'idée». Mais si celle-ci assure qu'il s'agissait du dernier campement de la capitale après les évacuations récentes de ceux des portes d'Aubervilliers et de La Chapelle, rien n'est moins sûr selon les associations de terrain et les élus parisiens, qui sont nombreux à mettre en garde les autorités à ce sujet.
C'est la cas de François Dagnaud, le maire du 19e, qui «craint que de nouveaux campements se reproduisent tant que les conditions de premier accueil en France et la gestion administrative des personnes présentes sur le territoire restent les mêmes». «Il y a malheureusement des raisons d'être vigilant car les mêmes causes produisant les mêmes effets», s'est-il ainsi exprimé.
Dès lors, la préfecture de police de Paris a immédiatement fait savoir qu'elle «mettait en place un dispositif spécifique» sur l'emplacement de cet ancien campement, et ce, afin «de prévenir toute nouvelle installation de ces campements sur ces sites comme dans d’autres lieux de la capitale».
Concrètement, «la présence de moyens humains importants», «la surveillance dynamique et permanente» ainsi que «le recours à la vidéo-patrouille (caméras-piétons)» doivent permettre, selon la préfecture, d'empêcher le retour des tentes et autres installations de fortune.