Il était le premier d'une longue série. Flavien Moreau, jihadiste français, avait été condamné en 2014 pour s'être rendu en Syrie. Le 13 janvier, il a été libéré.
Enfant adopté, fratrie de jihadistes
D'origine sud-coréenne, Flavien Moreau est adopté avec son frère en 1988 par un couple de Nantais. Les deux auraient subi des violences de la part de leurs parents lorsqu'ils étaient encore en Corée, ce qui explique leur placement dans un orphelinat. Flavien n'avait que 15 mois à son arrivée en France, quand son frère, Nicolas, en avait 4. Ce dernier a aussi sombré dans le jihadisme, et a d'ailleurs été condamné à 10 ans de prison en 2017 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
De la délinquance au jihadisme
Comme pour beaucoup de jihadistes, Flavien Moreau s'est converti lors de son adolescence avant de se radicaliser en prison, où il était inculpé pour des faits de petite délinquance. C'est à sa sortie de détention en 2012 qu'il organise son départ vers la Syrie, qui causera son arrestation quelque temps après son retour.
Le terroriste cancre
En tout, le Nantais ne sera resté que dix jours environ en Syrie, où il a commencé à apprendre le maniement d'armes. Seulement, il n'aurait pas été très doué, au point d'inquiéter ses compagnons. «L'incompétence du Français, totalement novice en la matière, faisait même peur à ses instructeurs», écrivait ainsi le Lab d'Europe 1 pendant son procès en 2014. Lui aura une autre explication, assurant que la cigarette lui manquait trop.
Liberté sous surveillance
Aujourd'hui libre, Flavien Moreau sera particulièrement surveillé par les services de renseignements français, et continuera d'être suivi par la justice pendant plus de onze mois. Selon les informations de France Info, il devra se plier à plusieurs convocations au service d'insertion et de probation de Loire Atlantique.
Il restera d'autant plus sur les radars qu'il avait menacé en 2018 ses surveillants. Il s'était, en outre, réclamé d'un islamiste allemand qui avait attaqué des surveillants de prison avec des ciseaux, Christian Ganczarski. Il serait donc toujours considéré comme potentiellement dangereux.