Des propos sexistes et discriminatoires se moquant de patients ont été publiés sur un groupe Facebook auquel sont abonnés plus de 11.000 médecins.
«Quand les seins tombent comme ça, je refuse généralement de les voir en consultation», «si elle mesure 1,50m, c’est déjà une contraception à elle toute seule», sont les phrases que l'on peut notamment retrouver sur ce groupe fermé nommé «le Divan des Médecins», apprend-on dans une enquête publiée par l’Obs.
Lancé en 2017, il permettait à l’origine aux professionnels de la santé de partager des conseils et des problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur métier. Seulement, des praticiens ont commencé à partager des photos et des vidéos de patients dont certains commentaires se moquent ouvertement.
«Des hommes blancs hétéros qui se pensent au-dessus de tout le monde»
De plus, des gens sont identifiables sur certains clichés. Ce qui porte atteinte à la vie privée des patients. Les agissements d’une vingtaine de membres sont notamment pointés du doigt.
Interrogée par l’hebdomadaire, une administratrice du groupe, elle aussi médecin, a affirmé que les commentaires discriminatoires sont l’œuvre «d’hommes blancs hétéros qui se pensent au-dessus de tout le monde» et qui agissent comme un «boys club qui a conscience de ses privilèges».
Suite à la révélation de l’affaire, plusieurs organisations de médecins ont dénoncé ces agissements. Sur Twitter, France Assos Santé évoque notamment «des propos abjects, des droits bafoués en toute impunité».
[] #DivanDesMedecins des propos abjects, des droits fondamentaux bafoués en toute impunité. Nous attendons des sanctions à la hauteur des outrages et préjudices subis par les patients https://t.co/OFn1im44PS
— France Assos Santé (@Fr_Assos_Sante) January 9, 2020
Mis au courant de ces pratiques, le Conseil de l’Ordre national des médecins a assuré que l’affaire fera l’objet d’une «analyse juridique complète afin de déterminer les procédures qui peuvent être envisagées».
Le SNJMG condamne les agissements en ligne du groupe #divandesmedecins révélés par @lobs .
Racisme, homophobie, sexisme ou jugements de valeur sur les https://t.co/VKkH9GDuon, n'ont aucune place dans une discussion entre https://t.co/bSxK5EDZoy. 1/2— Syndicat Jeunes MG (@SNJMG) January 6, 2020