Dans un entretien accordé au Parisien vendredi, le président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, demande le droit d'administrer des sédatifs, comme le midazolam jusqu'ici réservé au milieu hospitalier.
Jean-Paul Hamon, président de la FMF, souligne qu'il ne s'agit en aucun cas d'euthanasie. «Pas du tout. C'est une étape supplémentaire dans la prise en charge de la douleur. [...] Ça s'appelle du soin. Evidemment, l'utilisation du midazolam serait tracée, encadrée», précise le médecin dans son entretien accordé au Parisien vendredi 27 décembre.
Pour Jean-Paul Hamon, il est inadmissible de réserver le droit d'administrer des sédatifs comme le midazolam au milieu hospitalier. «Que fait-on des patients atteints de cancers incurables au stade terminal, des personnes âgées voulant mourir chez elles mais que la morphine ne peut même plus calmer ? On les laisse dans d'atroces souffrances et on dit à la famille, impuissante, que l'on ne peut rien faire ? C'est insupportable», dénonce-t-il.
A la mi-novembre, un médecin exerçant à Angerville-la-Martel (Seine-Maritime) et son épouse, anesthésiste, ont été mis en examen pour administration et complicité d'administration de substances nuisibles ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Tous deux sont soupçonnés d'avoir donné du midazolam à cinq personnes en fin de vie.
Selon le président de la Fédération, cette pratique est très courante. Lui-même reconnaît avoir déjà administré des anxiolytiques pour aider ses patients à partir. «S'il fallait interdire d'exercice tous les médecins généralistes qui prennent en charge la fin de vie, sans être tout à fait dans les règles, la France serait un Sahara médical.»