Trois ans après la mort du petit Tony, décédé à 3 ans en 2016, dans un appartement du quartier des Châtillons à Reims (Marne), Jonathan L., un voisin de l'immeuble, est jugé, à compter de ce mardi 22 octobre, pour non-dénonciation de mauvais traitements. Une procédure rarissime dans une affaire de violence sur mineur pourtant prévue par le Code pénal.
Selon l'article 434-1 de cet ouvrage référençant les lois relatives aux délits et aux crimes en France, «le fait, pour quiconque ayant connaissance d'un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes qui pourraient être empêchés, cela sans en informer les autorités judiciaires ou administratives, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende».
Jonathan L., qui comparaît devant le tribunal correctionnel de Reims encourt précisément cette peine. Après la mort du petit Tony, le 26 novembre 2016, l'enquête avait rapidement démontré que le beau-père de l'enfant, Loïc V., s'était montré violent pendant plusieurs mois précédent le drame, et cela, de manière quasi systématique.
Le voisin avait entendu «beaucoup de choses»
La mère de l'enfant, Caroline L., avait quant à elle expliqué ne pas avoir dénoncé son compagnon, parce qu'elle avait «peur de lui». Les enquêteurs remarquent de surcroît que la mère de famille n'était pas la seule à craindre cet homme, violent, alcoolique et drogué. Selon l'enquête, plusieurs voisins avaient ainsi, eux aussi, fait l'objet de nombreuses menaces de sa part.
Les investigations se concentrent ensuite sur Jonathan L. Le voisin s'était notamment fait remarquer dans l'émission Sept à huit de TF1, où il disait avoir entendu «beaucoup de choses» dans l'appartement du dessus. De sources concordantes, dont une proche du dossier, il doit également être entendu en qualité de témoin lors du procès d'assises des parents de l'enfant.
Alors que le beau-père, déjà été condamné à sept reprises pour «violence», encourt la réclusion criminelle à perpétuité, la mère, elle, pourrait écoper de cinq ans d'emprisonnement.