D’après une étude de la Drees publiée ce mardi 17 septembre, à 70 ans un tiers des assurés n’a pas fait valoir tous ses droits à la retraite. Un non-recours le plus souvent involontaire qui entraîne une perte non négligeable de pouvoir d'achat.
Dans le détail, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), un organisme rattaché au ministère de la santé, explique ainsi que si 68 % des assurés du système de retraite français nés en 1942 ont fait valoir l'ensemble de leurs droits à la retraite, ce n'est pas le cas pour les 32 % restants.
Pour ces derniers cela signifie en clair que s'ils ont cotisé pendant leur vie active, ils ont, d'une certaine façon «oublié», une fois arrivé à la retraite, de demander le versement du reste à payer sur leur pension.
Dans 24 % des cas de non-recours, cela correspond le plus souvent à des régimes que les assurés ont «quittés depuis de nombreuses années, et dans lesquels ils ont acquis peu de trimestres ou de points retraite», et dont le manque à gagner s'élève en moyenne à 40 euros brut par mois.
Plus surprenant encore, 7 % des assurés de cette génération n'ont réclamé aucune pension de retraite. Ici la Drees, explique qu'il s'agit pour l'essentiel de personnes nées à l'étranger, qui elles aussi ont validé le plus souvent peu de trimestres en France, et généralement en début de carrière.
Un manque à gagner qui peut parfois atteindre les 180 euros brut mensuels
Pourtant, pour ces personnes n'ayant rien réclamé du tout, le manque à gagner «pourrait approcher les 180 euros brut mensuels», souligne l'organisme.
La Drees rappelle toutefois que, depuis la mi-2017, les procédures de liquidation des retraites ont évolué, ce qui devrait réduire ce phénomène de non-recours.
Non-recours : à 70 ans, un tiers des assurés n'ont pas fait valoir tous leurs droits à retraite / Études et résultats, n° 1124, mis en ligne le 17 septembre #Retraitehttps://t.co/4K3hma9KB9 pic.twitter.com/Jj602tPtEj
— EHESP-bibliotheque (@EHESP_biblio) September 17, 2019
Les salariés du privé, les salariés agricoles et les indépendants nés à partir de 1953 et ayant cotisé à plusieurs régimes (Cnav, MSA, RSI) bénéficient en effet désormais d'un interlocuteur et d'une pension uniques lors de leur départ à la retraite.
Si un tel système simplifié avait existé pour les retraités nés en 1942, la Drees estime qu'ils auraient perçu en moyenne 28 euros brut supplémentaires par mois.
Enfin, les auteurs de l'étude observent que, depuis le 1er janvier dernier, les assurés «peuvent effectuer une demande unique de retraite en ligne pour l'ensemble des régimes dans lesquels ils ont acquis des droits», ce qui, là encore, devrait réduire le non-recours.