Face à la hausse des températures, un dispositif novateur «d'îlots frais» est actuellement expérimenté dans plusieurs endroits fréquentés de la capitale.
Ces petites «oasis de fraîcheur» sont installées jusqu'à septembre devant le centre commercial Beaugrenelle (15e), dans le nouveau parc Rosa Parks (19e), sur le parvis de la gare de Lyon (12e), et entre le Palais de Tokyo et le Musée d’art moderne (16e). Elles sont mises en place par Climespace, filiale d'Engie et gestionnaire du réseau de froid dans la capitale, qui s'étend sur près de 80 km dans le sous-sol de Paris.
Recouverts par une toiture de 25 m2 environ, des bancs sont apposés sur du béton, refroidi par de l'eau glacée (à 3 ou 4 °C) qui circule à l'intérieur, grâce au raccordement au réseau de Climespace. Surtout, les assises sont percées de petits trous, par lequel des ventilateurs soufflent de l'air rafraichi par l'eau froide.
Résultat : quand on s'assoit dessus, la température ressentie baisse entre 5 et 7 °C par rapport à l'air ambiant.
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Alors que le dispostif avait été déjà été testé l'an dernier (devant la Station F, à Paris Plages et à la gare de Lyon), un nouveau modèle sera également installé au début du mois d'août devant le Palais de Tokyo.
Le premier, nommé «oasis», est en bois et les ventilateurs sont alimentés par une turbine hydromotrice. Le second, appelé «banquise», est constitué de granit micro-perforé et fonctionne grâce à des panneaux solaires sur le toit. Outre sa construction et son installation, «l'îlot frais» n'impose donc pas de consommation d'électricité supplémentaire, car il fonctionne avec des énergies renouvellables.
Ce dispositif est «très utile dans les «canyons urbains», ces endroits cernés par les grandes tours, minéralisés et denses, où la chaleur reste piégée la nuit», explique Maxime Boucaud, chargé du projet chez Climespace. Et l'ingénieur de préciser : «il nécessite aussi de l'espace pour être installé et un lieu fréquenté».
Une version 3 «optimisée» est d'ores et déjà en préparation pour l'année prochaine. Le but est notamment de renforcer la livraison de pièces par des sous-traitants français (90 % aujourd'hui) et franciliens.
Financièrement, Climespace indique que le coût de cette installation est «dur à chiffrer, car il ne s'agit que de prototypes et pas de production en série», mais est supporté «à 100 %» par l'entreprise.