Sur le commerce, la très grande majorité des partis en lice pour les élections européennes du 26 mai sont favorables à un ralentissement du libre-échange, afin de protéger davantage l'environnement et les droits des salariés, mais aussi les entreprises européennes.
Ils défendent un retour du protectionnisme
Le protectionnisme vert fait partie intégrante du programme de la plupart des partis. Ils sont notamment nombreux à proposer la mise en place d'une taxe carbone aux frontières de l'UE, qui participerait à la protection de l'environnement. C'est le cas de La République en marche (LREM), d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), de La France insoumise (LFI), du Parti socialiste (PS)-Place publique et de Génération.s.
Le Rassemblement national (RN) et Les Républicains (LR) proposent à peu près la même chose. Le premier veut surtaxer les importations anti-écologiques, quand les seconds souhaitent mettre en place des droits de douane anti-pollution sur les produits importés.
Par ailleurs, LREM s'oppose à la signature d'accords de libre-échange avec les pays ne respectant pas l’Accord de Paris sur le climat, comme les Etats-Unis. C'est aussi le cas de l'UDI, qui propose en plus de pouvoir modifier les conditions d'un accord avec un pays en cas de non-respect des objectifs de l’Accord de Paris.
EELV veut carrément en finir avec les accords de libre-échange, tels que le CETA avec le Canada (entré en vigueur en 2017) ou l'accord, actuellement en discussions, avec plusieurs Etats d'Amérique du Sud réunis au sein du Mercosur. Une volonté partagée par LFI, PS-Place publique, Génération.s et le Parti communiste (PCF).
Les Républicains (LR) veulent de leur côté mettre en place, pour les produits étrangers, une «double préférence» européenne et française, «en assumant de donner la priorité à nos entreprises et nos emplois». Debout la France (DLF) partage seulement l'idée d'une «préférence économique européenne», tout comme la liste PS-Place publique, qui veut orienter les marchés publics vers de «l'achat européen à faible empreinte écologique».
LR souhaite par ailleurs pouvoir permettre de réserver 50 % des marchés publics français aux entreprises locales, en particulier les PME. Quant à DLF, le mouvement de Nicolas Dupont-Aignan veut garantir 75 % des marchés publics aux PME nationales et européennes. Même programme quasiment pour LFI et le RN, qui proposent tous deux de rendre les entreprises locales prioritaires dans la commande publique. L'UPR veut également relocaliser en France le plus grand nombre possible de commandes publiques.
Même si le programme est plus flou du côté des Patriotes, la même logique prévaut. Le parti de Florian Philippot veut instaurer un «protectionnisme intelligent» contre le libre-échange et la concurrence déloyale.
Ils sont contre le protectionnisme
Lutte ouvrière (LO) est l'un des seuls partis concourant aux européennes à défendre la mondialisation et à s'opposer au protectionnisme. En effet, pour le parti d'extrême gauche, qui appelle à renverser le capitalisme, le protectionnisme «consiste à protéger les intérêts de la bourgeoisie» mais «ne protège pas les travailleurs».