Sur l'immigration, les programmes des partis en course pour les élections européennes du 26 mai divergent amplement, entre appel à plus de solidarité et lutte pour limiter l'afflux de migrants.
Ils veulent plus de solidarité
L'ensemble des partis situés à gauche de l'échiquier politique - La France insoumise (LFI), Europe Ecologie Les Verts (EELV), le Parti socialiste (PS) allié à Place publique, Génération.s et le Parti communiste (PCF) - sont sur la même ligne au sujet de l'immigration. Ils appellent à mettre fin au règlement de Dublin, qui oblige les réfugiés à déposer une demande d’asile dans le premier pays par lequel ils sont entrés en Europe. Tous ces partis veulent remplacer ce dispositif par un système dont le socle serait une plus grande solidarité européenne dans l'accueil des migrants et une harmonisation des règles d'asile.
Europe Ecologie Les Verts, Génération.s et PS-Place publique veulent également créer à l'échelle européenne des voies légales et sûres pour les candidats à l'exil, afin d'éviter les naufrages d'embarcations de migrants dans la Méditerranée. PS-Place publique propose également«une version européenne et solidaire de l'opération de secours en mer Mare Nostrum», mise en place par la marine italienne entre 2013 et 2014. La France insoumise et EELV rejoignent la liste de Raphaël Glucksmann là-dessus, en souhaitant la création d'une force européenne de secours et de sauvetage en mer pour les réfugiés.
De son côté, Lutte ouvrière (LO) ne se positionne pas sur l'immigration. Le mouvement d'extrême gauche se dit seulement favorable à «une Europe sans frontières».
Ils veulent limiter l'immigration
A droite et à l'extrême droite, les partis appellent plutôt à réduire l'immigration, notamment par un contrôle accru des frontières. Le Rassemblement national (RN), Debout la France (DLF) et Les Patriotes appellent ainsi à sortir ou à supprimer les accords de Schengen, qui autorisent la libre circulation des personnes dans les 26 Etats européens signataires.
Les Républicains (LR) sont quant à eux pour le maintien de la France dans l'espace Schengen, mais s'opposent à son extension (par exemple à la Roumanie). Ils proposent par ailleurs de pérenniser le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l'Europe, en créant une double protection aux frontières, européenne et française.
Toujours dans le but de réduire le nombre de migrants arrivant en France, le RN veut un arrêt pur et simple de l'immigration légale, et la mise en place du principe de la priorité nationale pour les aides sociales. Les mesures préconisées par LR sont différentes : la formation de droite, menée par François-Xavier Bellamy pour ce scrutin, veut doter l'UE d'un corps de garde-côtes chargé d'empêcher les entrées illégales en Europe, et ramener systématiquement les bateaux de migrants sur les côtes africaines.
Ils sont dans un entre-deux
Au centre, La République en marche (LREM) et l'UDI veulent concilier accueil et contrôle. LREM, alliée pour ce scrutin au MoDem et à Agir, veut «sauvegarder» l'espace Schengen, tout en harmonisant les critères de l'asile au niveau européen et en augmentant les effectifs de garde-frontières et de garde-côtes (pour atteindre les 10 000).
L'UDI de Jean-Christophe Lagarde reprend également la proposition d'une «police des frontières européenne», accompagnée d'un «corps de garde-frontières européen». Le parti de centre-droit est également favorable à l'instauration de quotas migratoires nationaux, que l’Europe serait chargée d’appliquer.
Quant à l'UPR, elle souhaite d'abord sortir de l'UE, avant de demander aux Français la politique qu'ils veulent voir appliquer sur le plan migratoire.