L'heure des travaux pratiques. Quelques jours après les annonces d'Emmanuel Macron censées répondre à la crise des «gilets jaunes», le gouvernement, réuni en séminaire ce lundi 29 avril à Matignon, doit désormais s'atteler au casse-tête de l'application et du financement des mesures.
Après les paroles, place aux actes. Tel pourrait être ainsi le mot d'ordre de cette journée durant laquelle les ministres, mais aussi des représentants de la majorité (présidents de groupes parlementaires, de commissions, de délégations et rapporteurs...) vont devoir mettre en musique les engagements pris par le chef de l'Etat.
Pour ce faire, plusieurs ateliers ont été mis sur pied. Ils portent sur la méthode de travail, la réforme constitutionnelle, les «nouvelles solidarités», (dont la dépendance et le statut des aidants, ndlr) et, enfin, sur le calendrier parlementaire.
Sur ce dernier chapitre, plusieurs points semblent néanmoins déjà tranchés en termes de délais. Lors de son allocution face à la presse, jeudi 25 avril, Emmanuel Macron avait ainsi indiqué qu'il souhaitait qu’Edouard Philippe lui présente, dès le mois de mai, un projet de «réorganisation de l’administration», dans le but de rapprocher les fonctionnaires du terrain.
Sur le dossier des retraites, le président de la République souhaite par ailleurs que la réforme soit présentée dès cet été. Même chose pour celle des institutions.
La baisse de l’impôt sur le revenu devrait quant à elle être inscrite au projet de loi de finances, à l’automne, pour être appliquée au 1er janvier 2020, a annoncé, vendredi dernier, Gérald Darmanin.
Ce lundi, le ministre de l’action et des comptes publics évoquait par ailleurs une possible baisse de certaines niches fiscales des entreprises
Vers un rétropédalage sur les 80 km / h ?
De son côté, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a déclaré vouloir essayer de mettre en œuvre dès 2020 la promesse d’une retraite minimale de 1.000 euros, ainsi que des mesures en faveur des «aidants», soit ceux qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé.
D'éventuelles annonces concernant un aménagement de l’abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires, ne sont, enfin, pas à exclure et seront particulièrement scrutées.
Mise en place en juillet 2018, la mesure, très controversée, a depuis été perçue comme l'un des signes avant-coureurs de la crise des gilets jaunes. Aussi, celle-ci pourrait aussi revue «au cas par cas», a annoncé, dimanche, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.