Selon une information d'Europe 1, dans la panoplie des mesures présentées le 4 décembre pour tenter d'apaiser la colère des «gilets jaunes», Emmanuel Macron aurait sérieusement songé d'y introduire l'annulation de la controversée limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires.
Toutefois, toujours d'après la radio, le chef de l'Etat y aurait finalement renoncé pour ne pas mettre en difficulté son Premier ministre, Edouard Philippe.
Ce serait les conseillers du président de la République qui auraient l'auraient dissuadé en lui assurant que la mesure porterait un coup beaucoup trop dur à Edouard Philippe, qui s'est fortement mis en avant sur ce dossier.
Pire, cela aurait pu même déclencher une crise ouverte au sommet de l’exécutif, croit encore savoir Europe 1, ce qui, bien sûr aurait été du plus mauvais effet en pleine crise des «gilets jaunes».
INFORMATION EUROPE 1 - Emmanuel Macron a voulu annuler la limitation à 80km/h avant d'y renoncer https://t.co/dP3d3AkZc7
— Europe 1 (@Europe1) 5 décembre 2018
De là à penser qu'Emmanuel Macron était, depuis le début, contre cette mesure portée par son Premier ministre, il n'y a donc qu'un pas à franchir.
Mais si le chef de l'Etat n'a pas voulu porter préjudice à Edouard Philippe, les relations entre ce dernier et une bonne part de l'executif seraient, elles, en revanche, plus tendues.
Une «reculade» mal vécue par une partie de l'éxécutif
Dans l'équipe gouvernementale, certains lui reprocheraient ainsi toujours de n'avoir pas avoir rejoint le parti présidentiel et de mener une politique trop à droite.
Une majorité de l'éxécutif n'approuverait pas non plus le moratoire sur la hausse des taxes liées au carburant, vécue comme la première grosse reculade du quiquennat alors qu'Édouard Philippe aurait lui-même préféré garder le cap.
«Cette colère il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas la voir et l'entendre», a-t-il pourtant reconnu, mardi 4 décembre, à la télévision parlant d'une «France qui travaille dur et qui peine à joindre les deux bouts».
A la suspension pendant six mois de la hausse de la taxe carbone sur les carburants (essence, fioul, diesel), le chef du gouvernement a également annoncé le report provisoire de l'alourdissement des conditions de contrôle technique sur les automobiles censé entrer en vigueur au 1er janvier.
Pas de hausse non plus des tarifs de l'électricité et du gaz d'ici à mai 2019 : «ils n'augmenteront pas pendant l'hiver», a promis le chef du gouvernement. Et de conclure : «qu'aucune taxe ne mérite de mettre en danger l'unité de la Nation»