Dans une étude publiée ce mardi 16 avril, l'association Générations Futures s'alarme de la présence de substances, dans des lacs et rivières françaises, suspectées d'être des perturbateurs endocriniens.
Après avoir utilisé les relevés d'observation de la qualité des cours d'eau regroupés sur le site public Naïades, et remonté jusqu'à 2015 pour avoir les données les plus complètes possibles pour la France métropolitaine, la Martinique et La Réunion, les conclusions de Générations Futures ont en effet de quoi interpeller.
Sur la base de ces données, le rapport établit tout d'abord qu’un total de 232 substances actives de pesticides ou de métabolites supposés être des perturbateurs endocrininiens ont été recherchés, soit une moyenne de 183 par département. Et résultat, en moyenne, plus de 41 substances (soit environ 23 %) ont été quantifiées.
«Les trois principales sont le glyphosate, l'atrazine-déséthyl (un désherbant interdit depuis 2003, ndlr) et le métolachlor (un herbicide)», précise Générations futures.
DIRECT @genefutures publie de nouvelles cartes sur la contamination des eaux de surface françaises aux #pesticides qui sont suspectés d’être des #perturbateursendocriniens. @Veillerette #EXPPERT11 #presse
— Générations Futures (@genefutures) 16 avril 2019
Une série de cartes pour montrer les département touchés
Pour informer la population, l'association a en outre mis en ligne une série de cartes (https://www.generations-futures.fr/cartes/) pour montrer les départements les plus touchés.
Pour rappel, les perturbateurs endocriniens sont des substances ou des mélanges chimiques capables d'interférer avec le système hormonal.
Ils peuvent avoir des effets négatifs sur la croissance, la fertilité, le comportement et être à l'origine de certains cancers. Ces substances peuvent être présentes dans des détergents, des plastiques, des cosmétiques, des textiles, des peintures et des pesticides.
En janvier dernier, le gouvernement a présenté un plan pour lister les perturbateurs endocriniens d'ici à 2021 classés en trois catégories, «suspecté», «présumé» et «avéré».
Un mois auparavant, l'Union européenne avait adopté des critères de définition des perturbateurs endocriniens, avec des années de retard.
Pour les ONG, les critères retenus sont jugés trop restrictifs, puisqu'il faut non seulement démontrer qu'une substance est un perturbateur endocrinien et qu'elle a des effets négatifs, mais aussi démontrer son mode d'action.