De nouvelles échauffourées ont opposé dans la nuit de lundi à mardi forces de l'ordre et habitants du quartier Mistral à Grenoble, deux jours après la mort de deux jeunes poursuivis par la police, a rapporté la préfecture.
Un homme de 25 ans a été interpellé pour des jets de projectiles sur les forces de l'ordre, a indiqué mardi matin à l'AFP la préfecture, en précisant que les violences avaient cessé vers 02h30. Une source policière a précisé que 65 véhicules avaient été incendiés dans la nuit.
En milieu de soirée, les forces de l'ordre déployées pour prévenir de nouveaux troubles après les soirées agitées de samedi et dimanche ont été la cible de caillassages et de jets de cocktails molotovs, principalement à partir des étages ou des toits des immeubles, selon la même source. Deux CRS ont été très légèrement blessés et une habitante a été transportée à l'hôpital après avoir respiré des fumées depuis son palier, a encore précisé la préfecture.
Selon Le Dauphiné Libéré, un fourgon de pompiers a aussi été visé par trois cocktails molotovs. Des violences «sporadiques» ont également eu lieu dans d'autres quartiers sensibles de Grenoble comme La Villeneuve et Teisseire, ainsi que sur la commune d'Echirolles.
Un drame à l'origine des tensions
Samedi soir, deux jeunes du quartier Mistral qui circulaient sans casque sur un scooter de grosse cylindrée, volé et dépourvu de plaques, ont trouvé la mort en percutant un autocar, tandis qu'un véhicule de la brigade anticriminalité les suivait, selon le parquet qui évoque pour l'heure un «accident». Le drame a provoqué la colère de nombreux habitants de ce quartier sensible et déclenché des incidents dès samedi soir.
Une caserne de CRS a été prise pour cible et de violents affrontements ont opposé émeutiers et policiers et gendarmes. Un jeune garçon de 16 ans a notamment été blessé à l'oeil, déclenchant l'ouverture d'une enquête pour «violences volontaire avec arme». Dimanche soir, de nouveaux heurts ont troublé la cité, avec plusieurs incendies de véhicules et des dégradations de mobilier urbain.
«Des jeunes du quartier ont vu ce qui s'est passé et ont le sentiment d'une bavure policière, c'est de là que vient toute cette tension», estimait dimanche Hassen Bouzeghoub, directeur du centre socio-culturel du quartier Mistral. Ce quartier avait déjà connu une flambée de violences il y a une semaine après l'arrestation d'un homme détenteur de cannabis.