Suite au rapport explosif sur l'affaire Benalla présenté mercredi par les sénateurs membres de la commission des lois, le Premier ministre Edouard Philippe a réagi jeudi, appellant les parlementaires à respecter la séparation des pouvoirs.
La commission d'enquête n'a pas tardé à lui répondre, assurant que le principe de séparation des pouvoirs avait été «scrupuleusement respecté». Philippe Bas (LR), Muriel Jourda (LR) et Jean-Pierre Sueur (PS) rappellent dans un communiqué «leur profond attachement au principe de séparation des pouvoirs».
«Il importe aussi, pour la maturité de la démocratie, que la mission fondamentale du Parlement dans ses pouvoirs de contrôle soit pleinement respectée», ont-ils également souligné.
«Le président de la commission et les deux corapporteurs ne commentent pas les commentaires», ont-il ajouté pour couper court à la polémique.
«Une appréciation très politique»
«Le Sénat s'est livré à une appréciation très politique», avait dénoncé jeudi Edouard Philippe avant d'ajouter avoir «trouvé les recommandations des sénateurs incompréhensibles et souvent injustes».
La commission d'enquête sénatoriale sur l'affaire Benalla avait demandé mercredi au Bureau du Sénat de saisir la justice pour «faux témoignage» de la part d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase, tous deux en détention provisoire depuis mardi.
Dans une lettre adressée au président du Sénat Gérard Larcher, la commission mettait également en cause le témoignage de trois hauts responsables à l'Elysée, Patrick Strzoda, Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne, les soupçonnant d'«omissions, incohérences» et «contradictions».
Par ailleurs, les sénateurs pointaient une série de «dysfonctionnements majeurs au sein des services de l'État», qui avaient pu «affecter» la sécurité du président et «les intérêts» du pays.