Vingt-quatre journalistes et photographes, blessés notamment au cours des manifestations des «gilets jaunes», ont décidé de porter plainte pour «violences policières».
Certains ont été touchés ces dernières semaines, d'autres lors des mobilisations précédentes, notamment pendant la manifestation contre la «loi travail» en 2016. Tous ont décidé de signaler à la justice les violences policières dont ils ont été victimes, comme le rapporte Le Monde.
Parmi les vingt-quatre plaignants, huit dénoncent des violences avec armes, indiquant avoir été victimes de tirs de flashball ou frappés avec une matraque.
violences durant les manifestations des gilets jaunes
Yann Foreix, journaliste du Parisien, a ainsi reçu une munition de balle de défense LBD40 en pleine nuque à bout portant, tandis qu'Eric Dessons, photographe du Journal du dimanche, assure qu'un policier l'a frappé à deux reprises aux bras avec sa matraque télescopique, alors qu'il tenait son appareil photo. L'un s'en est sorti avec un hématome, l'autre avec une fracture de la main et quatre semaines d'arrêt de travail.
— Yann Foreix (@yannforeix) 8 décembre 2018
Les autres plaignants dénoncent, entre autres, des confiscations de matériel. «Casques et masques de protection volés par les CRS parce que je prenais une photo», a ainsi déclaré la photographe Véronique de Viguerie, qui couvrait la manifestation du 8 décembre pour le Washington Post.
Casques et masques de protection volés par les CRS parce que je prenais une photo
— veroniquedeviguerie (@vero2v) 8 décembre 2018
L'avocat Jérémie Assous a envoyé, vendredi 14 décembre, un courrier à Michel Delpuech, préfet de Paris, à Rémy Heitz, procureur de la République de Paris, et à Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, pour leur avertir du dépôt de plaintes.
Elles ont été déposées quatre jours seulement après l'appel du ministre de l'Intérieur, qui avait invité les professionnels à saisir la justice. «Ces plaintes et signalements seront traités avec la plus grande célérité», avait-il assuré.