Après deux semaines de mobilisation, les gilets jaunes, mouvement spontané et protéiforme qui ne reposait sur aucune organisation, a annoncé lundi 26 novembre la création d'«une délégation de communicants officiels».
Ces huit porte-parole «ne sont pas des leaders ni des décisionnaires mais des messagers», ont prévenu les gilets jaunes, qui tentent de structurer leur mouvement dans l'espoir «d'engager une prise de contact sérieuse et nécessaire avec les représentants de l'État».
Deux figures de proue
Ils sont donc six hommes, et deux femmes, âgés de 20 à 33 ans, aux profils variés. Le plus connu est Éric Drouet, chauffeur routier de 33 ans. Originaire de Melun (Seine-et-Marne), ce père de famille avait lancé les manifestations du 17 et du 24 novembre dans toute la France. Après plusieurs interventions sur les plateaux de télévision, il se contente désormais de relayer ses messages sur les réseaux sociaux, dont sa page Facebook «La France énervée».
Il a ensuite été rejoint par Priscillia Ludosky, autre figure de proue du mouvement des gilets jaunes. C'est cette entrepreneuse de Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne), âgée de 32 ans, qui était à l'origine de la pétition contre la hausse des taxes sur le carburant, qui réunit près d'un million de signatures à ce jour.
En plus de ces deux visages déjà connus, les gilets jaunes se sont dotés de six représentants régionaux. Parmi eux, Maxime Nicolle, 31 ans, un intérimaire des Côtes-d'Armor. Il est responsable du groupe Facebook «Fly Rider infos blocage», qui compte plus de 49.000 membres et était apparu la semaine dernière sur la plateau de l'émission «Touche pas à mon poste».
De nombeux entrepreneurs
Egalement âgé de 31 ans, Julien Terrier est porte-parole du mouvement à Grenoble. Natif d'Annecy (Haute-Savoie), cet autoentrepreneur à Corenc (Isère) a été membre de l'armée de l'air, avant de travailler dans plusieurs secteurs, dont le bâtiment et le commerce. Il est à la tête de sa propre entreprise de rénovation et de dépannage.
En Charente, le porte-parole du mouvement se nomme Jason Herbert. A 26 ans, cet ex-journaliste de la Charente libre est désormais chargé de communication à Angoulême et conseiller prud'homal. Il a beaucoup fait parler de lui en quittant la réunion organisée le 30 novembre à Matignon avec Edouard Philipe, après qu'il lui a été refusé de filmer l'entretien.
Thomas Miralles, chef d'entreprise, communiquera quant à lui dans les Pyrénées-Orientales. A tout juste 25 ans, il a créé son propre cabinet de courtage en prêt immobilier il y a quatre ans, en septembre 2014.
La deuxième et dernière femme de cette délégation est Marine Charrette-Labadie, une serveuse de 22 ans qui vit en Corrèze. Très investie dans le mouvement, elle est chargée de l'animation des gilets jaunes à Brive depuis le début du mouvement.
Le dernier porte-parole, Mathieu Blavier, est un étudiant et exploitant de 22 ans. Il y a deux ans, après des études d'aéronautique puis de droit, il s'est lancé dans la production de jus de pomme à Miramas-le-Vieux, dans les bouches-du-Rhône.