Insultes sexistes, avances répétées, photos à caractère sexuel... Malgré les retombées du mouvement #MeToo, le phénomène de harcèlement se fait de plus en plus pesant sur les plateformes de rencontres.
C'est ce que révèle une étude Ifop publiée ce mercredi et intitulée «Adopte un porc ? Enquête sur le harcèlement et les formes d'irrespect sur les sites de rencontre».
Un phénomène de masse touchant les jeunes femmes
Plus de deux femmes sur trois (69 %) ont déjà été victimes d'au moins une forme de harcèlement sur telle ou telle application de rencontres, d'après l'étude, intitulée «Adopte un porc ? Enquête sur le harcèlement et les formes d'irrespect sur les sites de rencontre».
Les comportements ayant affecté le plus d'utilisatrices étaient les avances répétées (51 %) et les propos obscènes à connotation sexuelle (49 %), devant l'envoi de photos d'organes sexuels (42 %) et les insultes sexistes (31 %).
En moyenne, ce sont les jeunes femmes les plus susceptibles d'en être victimes, les deux tiers des moins de 25 ans ayant déjà reçu des «dick pics» (photos de pénis ; 63 %) ou fait l'objet de remarques trop crues (66 %). Mais également les femmes d'origine très modeste (68 %).
attaque virtuelle, traumatisme réel
D'après les personnes interrogées, le caractère virtuel des agressions subies sur les sites de rencontres n'atténuent en rien leur intensité. Ainsi, près de deux victimes sur trois (64 %) considèrent ces formes de harcèlement en ligne comme «toutes aussi violentes que les agressions que l'on peut subir dans la vie réelle». A tel point que près des deux tiers (64 %) des victimes en sont venues à bloquer un autre membre indélicat du site.
Au-delà du harcèlement, un manque de respect
Ces sites de rencontres apparaissent également comme de nouveaux terrains de prostitution auxquels sont confronté autant les femmes que les hommes. Ainsi, près d’une femme sur quatre s’y est déjà vu proposer d’avoir un rapport sexuel en échange d’une forme de rétribution (24 %), soit à peu près autant que d’hommes (26 %).
Un phénomène sans doute facilité par le fait que ces plateformes sont un terreau propice aux rencontres sans lendemain. Comme l’illustre la proportion élevée de membres ne souhaitant pas avoir de relation sérieuse parmi l’ensemble de celles rencontrées par les femmes (évaluée à 57 %) comme par les hommes (évaluée à 39 %).
En outre, le manque de respect n’y est pas l’apanage des hommes. Par exemple, les hommes sont beaucoup plus nombreux (42 %) que les femmes (23 %) à s’être déjà fait poser un lapin lors d’un rendez-vous, tout comme ils sont un peu plus nombreux (56 %) que les femmes (53 %) à avoir déjà été victimes de «ghosting», à savoir ne plus donner de nouvelles du jour au lendemain.