Après le suicide d'un détenu le 8 août dernier, le bilan s'alourdit pour Fleury-Mérogis. Depuis huit mois, onze détenus se sont donnés la mort au sein de la prison française.
C'est pendu aux draps de sa cellule qu'un homme de 48 ans a été retrouvé mort, entre deux rondes de surveillants. Le parquet a expliqué qu'il avait été «vu vivant environ trois quarts d'heure plus tôt lors de la ronde précédente». Incarcéré depuis le 20 juillet, il puisait une peine de deux mois de prison pour des faits de violence.
La plus grande prison d'Europe, qui comptabilise 4.200 détenus, fait face à une vague noire de suicides, alors même que les chiffres illustrant la surpopulation dans le milieu carcéral français font froid dans le dos. Avec une capacité de 2.956 places, la prison de Fleury-Mérogis totabilise un taux d'occupation de 143,4%.
Depuis début 2018, dix hommes et une femme s'y sont donnés la mort, un record comparé aux deux années précédentes. Au total, les prisons françaises accusent 64 suicides depuis le 1er janvier 2018.
Pour remédier à ce gravissime fléau, un dispositif des «codétenus de soutien» a été mis en place afin que la Croix-Rouge forme des détenus volontaires pour soutenir les prisonniers les plus fragiles.