Une soixantaine de détenus ont refusé de regagner leur cellule lundi à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, après un nouveau suicide samedi dans la plus grande prison d'Europe, confrontée à une série noire depuis le début de l'année.
Après leur promenade dans la cour, "une soixantaine de détenus du bâtiment D4 ont refusé de réintégrer leur cellule, en solidarité avec un détenu décédé", a expliqué Thibault Capelle, délégué local du syndicat FO Pénitentiaire.
Le mouvement de protestation, lancé vers 17H00, a duré près de trois heures. Les détenus n'ont regagné leur cellule qu'après l'intervention des Équipes régionales d'intervention et de sécurité (Eris), la "police" de la pénitentiaire.
"Tous les détenus faisaient partie du même étage que celui qui s'est suicidé samedi", a détaillé le syndicaliste.
Le parquet d'Évry (Essonne) a confirmé le suicide d'un jeune homme de 22 ans, "au quartier disciplinaire" de la prison samedi. "Il a été retrouvé pendu", a-t-il détaillé. Une enquête a été ouverte.
La prison de Fleury-Mérogis, où sont enfermés 4.300 hommes et femmes, est confrontée à une recrudescence inhabituelle des suicides depuis le début de l'année. Au moins neuf détenus se sont suicidés depuis janvier, soit plus que lors des deux années précédentes.
Depuis le 1er janvier, 60 détenus se sont donné la mort dans les prisons françaises, selon un décompte de l'administration pénitentiaire au 23 juillet.
En 2017, 117 suicides avaient été comptabilisés dans les prisons en France, soit un taux de 14,6 pour 10.000 écroués.