Un texte «pas totalement ficelé». Alors que l'exécutif devait présenter son Plan pauvreté la semaine prochaine, l'annonce des mesures devrait être reportée pour la rentrée. Contre toute attente, l'équipe de France de football pourrait avoir sa part de responsabilité dans cette affaire.
Lundi prochain, lors du Congrès de Versailles, devant un Parlement rassemblé, Emmanuel Macron doit très probablement évoquer les grandes lignes de sa «stratégie pour lutter contre la pauvreté». Mais pas dans son intégralité.
L'Élysée indique que les arbitrages de cette vaste réforme des aides sociales ne sont pas encore rendus. «Le président mature encore sur ce sujet», indique une source gouvernementale.
Obligation de formation jusqu'à 18 ans, plus d'accompagnement vers l'emploi ou de chantiers d'insertion, création d'un tiers payant pour les femmes qui cherchent à faire garder leur enfant ... D'épineuses mesures sont encore sur la table des négociations, particulièrement la recentralisation du financement du RSA. Les départements réclament une participation accrue de l'Etat dans le financement de cette aide sociale, destinée à des bénéficiaires toujours plus nombreux. Mais l'exécutif n'est pas encore prêt à cette faveur budgétaire.
Le foot avant la réforme ?
Une autre préoccupation aurait encouragé le report de l'annonce. Sur LCI, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, avait souligné que les résultats de l'équipe de France avaient «peut-être» pesé dans la balance.
En effet, si les hommes de Didier Deschamps remportent leur match contre l'Uruguay ce vendredi en quart de finale, les Bleus seront amenés à jouer la demi-finale mardi 10 juillet, jour où l'exécutif fixait un déplacement d'Emmanuel Macron en région parisienne, au lendemain du Congrès à Versailles, comme l'indiquait le JDD.
La ministre a mis en avant une problématique de «disponibilité» du chef de l'Etat. Emmanuel Macron avait en effet promis d'aller soutenir les Bleus depuis les tribunes russes, s'ils arrivaient à ce stade du Mondial.
Un report polémique
Une décision qui a suscité les critiques, notamment de l'opposition : pour quelle raison un match de football serait-il prioritaire vis-à-vis d'une réforme sociale ?
On se pince ! « Il a promis »... sans blague, on s’en moque bien qu’il soit là bas ou pas. L’équipe de France n’a pas besoin de lui pour gagner !! En revanche les plus démunis attendent... eux !!! Ce n’est pas le nouveau monde mais le monde à l’envers ! https://t.co/6Vt0f5SUOF
— Olivier Faure (@faureolivier) 4 juillet 2018
Emmanuel Macron choisit ses priorités : ce sera le foot avant le #planpauvreté. La version néolibérale du "Donnez-leur du pain et des jeux" de la Rome antique. Sauf que cet empereur-là ne daigne même pas offrir de pain à sa plèbe.https://t.co/GXHa3A3T0A
— Génération.s (@GenerationsMvt) 4 juillet 2018
Une source gouvernementale plaidait néanmoins pour donner à ce plan «une vraie exposition». «Le football n'est évidemment pas la seule raison pour un report. Mais c'est sûr qu'on ne fait pas une annonce de cette ampleur un jour de foot», a t-il pointé.