Pris en otage, dimanche, par le commando pour libérer Redoine Faïd, le pilote de l’hélicoptère a raconté son calvaire et la peur qui le tenaillait lors de l’évasion.
La journée démarrait pourtant normalement pour Stéphane Bouy, qui devait voler avec deux hommes qu’il connaissait d’un précédent baptême de l’air. Mais les évènements prennent une mauvaise tournure au moment où les individus exigent d’utiliser l’Alouette II plutôt qu’un autre modèle d’hélicoptère.
Agressé et forcé de prendre la machine qu’ils souhaitent, il est « prévenue que (sa) famille est en danger », raconte-t-il à RTL. Mis en joue et frappé avec les crosses de pistolets, il fait un premier arrêt dans un champ avant d’aller chercher un troisième homme. « Je n’avais pas le choix avec deux Colt sur ma tête ».
Frappé avec les pistolets, il tombe dans les pommes
Alors que le commando est désormais au complet et qu’il doit prendre la direction de la prison de Réau, l’appareil connait un problème mécanique. Il ne redémarre plus. « C'est là que ça a été le cauchemar (...). Ils ont peut-être dû croire que je simulais une fausse panne. J'ai reçu des coups de crosse de plus en plus fort », détaille Stéphane Bouy. Sous la violence des chocs, il va même tomber dans les pommes.
Les malfrats le réveillent et les hélices se mettent à tourner de nouveau. L’appareil vole « très bas vers la prison. A un moment donné, ils ne la trouvaient plus », détaille-t-il. Une fois au-dessus de l’enceinte, le pilote « ne se sent pas en danger du tout. Je suis tellement concentré sur mon vol ».
Redoine Faïd monte alors dans l’appareil. Il ne le reconnait pas et le décrit comme « très silencieux ». L’hélicoptère prend ensuite la direction de Roissy, avant de se poser quelques minutes plus tard. Les criminels tentent de mettre le feu dans la cabine puis prennent la fuite, laissant Stéphane Bouy derrière eux. Ils seront vus pour la dernière fois dans le parking d’un centre commercial d’Aulnay-sous-Bois.