La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont annoncé le blocage, à partir de ce dimanche, de 13 raffineries et dépôts de carburants à travers la France, pour dénoncer les «contradictions» d'un gouvernement qui exige des agriculteurs des normes qu'il n'impose pas aux importations de matières premières.
Et ce, jusqu'au mercredi 13 juin.
Les sites touchés par cette mobilisation sont ceux de Donges (Loire-Atlantique), Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Dunkerque (Nord), Cognières (Yvelines), Gennevelliers (Hauts-de-Seine), Grandpuits (Seine-et-Marne), Vatry (Marne), Strasbourg (Bas-Rhin), Cournon (Puy-de-Dôme), Lyon et Feyzin (Rhône), La Mède (Bouches-du Rhônes) et Toulouse (Haute-Garonne).
Cette colère des agriculteurs conduire-t-elle à une pénurie de carburant pour les automobilistes, comme en 2016? Non. Pour les syndicats agricoles, il n'y a aucun risque. «C'est une opération coup de poing contre l'Etat. C'est également une manière de se faire entendre auprès du consommateur qui est lui aussi dupé», a expliqué le porte-parole de la FNSEA.
Même discours pour le ministère des Transports. Car la France dispose de trois mois de réserves stratégiques. Or, le blocage ne devrait durer que quatre jours.
Huile de palme, au coeur de la colère des agriculteurs
Ce qui provoque la colère des agriculteurs, c’est notamment la bioraffinerie de Total à La Mède (Bouches-du-Rhône), dont la mise en service est prévue pour cet été. Une raffinerie fonctionnant à l'huile de palme, provenant majoritairement de l'étranger.
Ce qui met en colère les producteurs français de colza. D'autant plus que les députés européens ont voté en janvier la suppressions progressive de l'huile de palme dans les biocarburants d'ici 2021.
Le glyphosate, cible des agriculteurs
Ce que nous demandons au gouvernement, c'est qu'avant l'application de toute nouvelle norme, le Corena [Comité de rénovation des normes en agriculture] puisse faire une expertise économique et sociale», a indiqué le porte-parole de la FNSEA.
Il demande également que soit réintroduit dans la loi alimentation, examinée la semaine prochaine par le Sénat, un amendement sur l'interdiction d'importer toute denrée produite en utilisant des substances phytosanitaires interdites dans l'Union européenne, même à doses résiduelles.