Selon le dernier relevé publié par le ministère de la Transition écologique, le litre de gazole n’a pas été aussi cher depuis 2018, atteignant le prix moyen de 1,461 euro, vendredi 18 mai, tandis que le prix de l'essence s'est établi à 1,543 euro en moyenne. Et les choses ne vont pas s’arranger.
Le 17 mai, le baril de pétrole Brent, (le pétrole brut de référence), établi par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a dépassé 80 dollars, une première depuis novembre 2014.
Selon l'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip), interrogée par Franceinfo, le contexte international est particulièrement propice à une explosion des prix : «L'augmentation actuelle s'explique surtout par toutes les incertitudes politiques, que ce soit avec l'Iran et la position de Donald Trump, mais aussi le Venezuela, avec la perspective de l'élection présidentielle qui agitait les marchés.»
Ce pays d'Amérique du Sud, l'un des plus grands producteurs mondiaux, fait en effet face à sa plus grave crise depuis trente ans. «Le seul élément qui fait contrepoids à cette tendance haussière sur le marché mondial est l'augmentation de la production aux Etats-Unis», complète Francis Perrin, directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).
Une demande mondiale croissante
«Ce sont essentiellement les pays émergents ou en développement qui tirent à la hausse la consommation, comme la Chine, l'Inde, mais aussi les pays du Moyen-Orient», explique Francis Perrin à Franceinfo.
Les prévisions de l'Opep confirment cette tendance avec une demande qui pourrait dépasser les 100 millions de barils par jour, contre environ 95 millions aujourd'hui. En revanche, dans les pays occidentaux, comme la France, la consommation n'augmente plus.
D’autres part, les taxes de l’Etat «ont explosé», selon l'Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV),
Depuis le début de l'année, le montant total des taxes (TVA comprise) sur le diesel atteint 84 centimes le litre en moyenne, ce qui représente près de 9 centimes de plus que l’année dernière. L'essence n'a connu que 5 centimes de hausse.
«En France, le poids des taxes représente environ 60 % du prix à la pompe, avec un taux un peu plus élevé pour le sans plomb et un peu plus bas pour le gazole», note Francis Perrin. Et selon le directeur de recherche à l'Iris, «il est peu vraisemblable que ces taxes diminuent, au contraire».