Linky, le nouveau compteur électrique Enedis (ex-ERDF) doit équiper 35 millions de foyers d'ici à 2021. Or, plusieurs communes refusent toujours son installation et des collectifs citoyens se multiplient contre le fameux boîtier vert. Est-on obligé de l'installer ?
Linky est un compteur électrique «intelligent» et «communicant». Son boîtier est connecté à Internet et collecte en temps réel tous les informations relatives à la consommation d'énergie du foyer. Les données transmises deux fois par jour à Enedis. Cette technologie doit permettre aux usagers de garder un oeil sur leur consommation d'électricité et, surtout, de ne payer que ce qui est réellement consommé.
Sauf que l'innovation représente un problème pour les défenseurs de la vie privée. Si Enedis garantit l'anonymat des données collectées, les présences et absences au domicile ou le type d'appareils utilisé pourraient être facilement déduites et à terme, utilisables à d'autres fins.
Des doutes ravivés par la récente mise en demeure par la Commission nationale de informatiques et des libertés (Cnil) du fournisseur d’électricité «Direct Energie» remettant en cause le consentement des clients face au recueil de données.
Le rayonnement électrique de l'appareil est également remis en cause. Le boîtier Linky est connecté à Internet par le courant, soit via le réseau électrique. Certains usagers craignent que les prises utilisées puisent émettre des ondes potentiellement cancérigènes.
Présenté comme obligatoire
Comme le pointe France Info, la pose du compteur Linky est présentée comme obligatoire par la société Enedis, dans le cadre de la délégation publique. En effet, le compteur de chaque foyer appartient à la commune, qui en confie la gestion à Enedis dans 95% des cas.
En pratique, un usager peut refuser le remplacement de son compteur dans le cas où celui-ci se trouve à l'intérieur de son domicile. Selon France Info, les anti-Linky sont nombreux à conseiller de bloquer l’accès, par exemple avec une chaîne. En interne, les agents avaient d’abord été conseillés de couper les cadenas mais la procédure a été abandonnée en 2016.
Des modèles de lettres exprimant le refus des boitiers circulent également sur le Web. Interrogé sur France info, Bernard Lassus, directeur du programme Linky chez Enedis, affirme ignorer les courriers reçus. «Ce qu'on veut, c'est aller sur le terrain et discuter avec les gens», assure-t-il.
Néanmoins, Enedis revendique à ce jour dix millions de compteurs Linky posés depuis la fin de l'année 2015 et assure que les cas de refus ne représente qu’une très petite partie des usagers.