La femme qui accuse de viol Gérald Darmanin a déposé une nouvelle plainte à Paris pour qu'un juge d'instruction reprenne l'enquête contre le ministre des Comptes publics, après le classement sans suite de la procédure mi-février, a-t-on appris mercredi auprès de son avocate et de source judiciaire.
Sophie Patterson-Spatz, 46 ans, a déposé le 28 février une plainte avec constitution de partie civile - pour «viol et harcèlement» notamment - auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Paris, selon ces sources, confirmant une information de la Voix du Nord.
Cette procédure, possible notamment quand le parquet n'a pas engagé de poursuites après une plainte simple, devrait déboucher à terme sur l'ouverture d'une information judiciaire.
Gérald Darmanin, 35 ans, avait de son côté déposé plainte en juillet pour dénonciation calomnieuse contre cette accusatrice. Ce poids lourds du gouvernement est également visé depuis février par une autre enquête à Paris pour abus de faiblesse sur une deuxième plaignante.
Une enquête préliminaire avait été ouverte contre Gérald Darmanin le 13 février dernier après les accusations portées à son encontre par une habitante de Tourcoing (Nord), dont il était le maire de 2014 à 2017.
Elle accuse le ministre d'avoir usé de son influence politique pour obtenir des faveurs sexuelles. La plaignante avait expliqué à Mediapart s'être «sentie obligée» d'avoir des relations sexuelles avec lui pour obtenir un logement et un emploi.
Une première plainte classée sans suite
«Gérald Darmanin a abusé de moi mais il ne m'a pas forcée à avoir des relations sexuelles avec lui. (...) Je me sentais obligée de le faire pour avoir un logement et un travail», avait déclaré «Sarah» - un nom d'emprunt.
Une autre femme avait auparavant déposé plainte contre le ministre. Sophie Patterson-Spatz accusait Gérald Darmanin de l'avoir violée en 2009, alors qu'elle sollicitait de l'aide dans une affaire judiciaire. La plainte a été classée sans suite le mois dernier, l'enquête n'ayant «pas permis d'établir l'absence de consentement».