Un policier, passionné d’Histoire, a pu, aidé par des internautes, retrouver le seul héritier de la lettre d’un poilu.
Ecrite sur le front de la Somme, le 27 mai 1915, comme le rapporte le site Bien Public, la lettre de Jean Soulagnes, sergent-fourrier au 73e régiment d’infanterie, a été trouvée à Marseille dans le butin d'un voleur, après un probable cambriolage.
Dans cette missive, le jeune homme âgé de 24 ans écrivait à son «seul ami», Jean Audiffen avant de partir «dans deux heures pour une destination incertaine où doivent se passer de grandes choses».
«Je connais votre cœur et je n’hésite pas à lui faire un appel suprême : vous ne refuserez pas le pénible service, en cas d’événement grave, d’avertir ma famille et ma fiancée qu’avant de mourir, après avoir donné ma vie au pays, mon âme ne pense qu’à eux et leur envoie mon adieu suprême». Deux semaines plus tard, Jean Soulagnes était tué à Hebuterne, dans le Pas-de-Calais.
Quand les internautes jouent le jeu
Si le policier en charge de l’enquête n’a pas pu trouver plus d’informations sur le voleur qui possédait la lettre, il a pu compter sur le soutien de nombreux internautes pour retrouver le dernier héritier du poilu.
Vous avez été des dizaines à vous impliquer dans "l’enquête participative" d'@PoliceNat13 et des milliers à nous soutenir. Retrouvez-nous sur twitter vendredi 23 février 2018 à partir de 9h30 pour le dénouement de cette enquête historique. https://t.co/KWLdZVmiLC
— Police nationale 13 (@PoliceNat13) 21 février 2018
Stéphane Drouhot, originaire de la Côte-d'Or, a ainsi reçu, lors d'une cérémonie officielle à l'hôtel de police de Marseille, cette ultime lettre de son arrière-grand oncle.
Pour comble, Stéphane Drouhot, généalogiste amateur, avait déjà effectué, de son côté, des recherches sur cette branche de sa famille. Il a ainsi expliqué qu’il connaissait l’existence de son arrière-grand oncle et qu’il avait retrouvé sa maison. Désormais, il aimerait retrouver les traces du destinataire de la lettre, Jean Audiffen, ainsi que la fiancée de Jean Soulagnes. «Ce qui m'a frappé, c'est le sacrifice. Et surtout la dignité avant la mort supposé», a-t-il déclaré.