A Issou (Yvelines), petite commune de trois mille habitants, les commerçants et habitants sont victimes de cyber-harcèlement depuis seize mois.
A l’origine, une vidéo de Risitas, un humoriste espagnol, en plein fou rire devant le présentateur Jesus Quintero. L'invité répète à plusieurs reprises «Jesus» (le prénom du présentateur) mais le mot a été déformé en «Issou» par les internautes français.
La vidéo a fait le buzz sur le web, notamment sur le forum du site internet jeuxvideo.com dédié aux «18-25 ans», comme l’explique La Gazette en Yvelines. Sur Youtube, des internautes ont même repris la vidéo originale pour la parodier. Elle est devenue depuis une référence pour les «trolls» qui peuplent Internet.
Un harcèlement permanent
Le harcèlement que subissent habitants et commerçants d'Issou prend différentes formes. Sur Google Maps, les «trolls» modifient les horaires des commerces de la commune ou écrivent des commentaires offensants. En cliquant sur l’Eglise Saint-Martin, on peut ainsi lire «Super église pour pratiquer l’Issouisme de notre dieux Risitas», «J’ai pu profiter de la gentillesse d’Issou et j’ai reçu la CHANCE» ou encore «Superbe édifice, j’y ai fait baptiser mon gorille».
«On risque de perdre de la clientèle»
Si ces commentaires pouvaient prêter à sourire au départ, les commerçants n'en peuvent désormais plus. «Cet été, ils ont mis sur Google ‘fermé définitivement’, je l’ai vu fin août (...) Je fais un hiver qui devrait être blindé, mais je n’ai eu aucun nouveau chiot (...) Je suis en train de couler», a déploré Cécile Vallon, qui tient une boutique de toilettage pour chiens et chats, sur la place du Marché à Issou, à La Gazette en Yvelines.
«Si les gens recherchent une coiffeuse à domicile, avec ce genre de commentaires et de photos, ça ne met pas en valeur (le commerce, ndlr), explique Laeticia Loubières, coiffeuse à domicile, à La Gazette en Yvelines. On risque de perdre de la clientèle parce que les gens pensent qu’on n’est pas sérieux».
Les habitants sont eux aussi touchés par ces farces. «Ils (les trolls, ndlr) voient une piscine chez quelqu'un, ils mettent 'piscine municipale d'Issou', alors les gens appellent», explique Cécile Vallon au journal.
Pour mettre un terme à ces canulars, les commerçants victimes de ce cyber-harcèlement vont déposer une plainte collective qu’ils vont envoyer au procureur de la République, rapporte le journal hebdomadaire.
Voici la vidéo du fou rire de Risitas à l'origine de cette affaire :