Emmanuel Besnier , le PDG de Lactalis, a promis d'indemniser «toutes les familles qui ont subi un préjudice» en raison d'une contamination à la salmonelle de certains produits du géant français du lait.
Dans un entretien, accordé au Journal du Dimanche, Emmanuel Besnier, resté silencieux jusqu’à présent, a tenu à faire part de sa «très grande inquiétude» quant aux conséquences de cette crise sanitaire sur les consommateurs de ses produits, «des bébés de moins de six mois».
Alors qu’à la suite de la rencontre à Bercy entre M. Besnier et le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, le groupe Lactalis avait ordonné la reprise de tous les lots de lait infantile produits dans son usine de Craon (Mayenne), le dirigeant assure avoir lui-même proposé cette mesure, étendue à 83 pays. «Il faut mesurer l'ampleur de cette opération : plus de douze millions de boîtes sont concernées», a-t-il révélé, assurant que les distributeurs n'auront plus besoin de faire de tri : «ils savent qu'il faut tout retirer des rayons».
«Nous collaborerons avec la justice»
Trente-cinq cas d’enfants atteints de salmonellose ont été diagnostiqués en France après avoir consommé un lait ou un produit d'alimentation infantile de l'usine Lactalis incriminée, selon les derniers chiffres officiels communiqués le 9 janvier.
Interrogé sur les «centaines» de plaintes déposées par des parents de nourrissons dans toute la France, et alors qu'une enquête préliminaire a été ouverte fin décembre par le pôle santé publique du parquet de Paris notamment pour «blessures involontaires» et «mise en danger de la vie d'autrui», M. Besnier a assuré au JDD qu'il ne cacherait rien.
«Il y a des plaintes, il y aura une enquête, nous collaborerons avec la justice en donnant tous les éléments qu'on nous demandera. Nous n'avons jamais pensé agir autrement», a-t-il promis.
Par ailleurs, selon le résultat des analyses, la contamination à la salmonelle dans l’usine de Craon (Mayenne) serait «probablement» arrivée au cours du premier semestre 2017. Or, à cette époque, des travaux ont été effectués dans l’usine. «À cette occasion, la bactérie peut avoir été réintroduite à l'intérieur des installations», selon Emmanuel Besnier.