Interrogé sur France Inter ce jeudi 1er février, Christophe Castaner a recadré sa collègue au gouvernement, Marlène Schiappa, après les propos de cette dernière sur l’affaire Alexia Daval.
«Un ministre n’a pas à commenter une affaire judiciaire», a ainsi souligné le délégué général de LREM et secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, répondant à la question d’un auditeur, avocat de métier. Christophe Castaner a toutefois souligné qu’il n’avait pas «à juger» si la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes avait commis une «une erreur».
Un exemple de «victim-blaming», pour Marlène Schiappa
Mercredi, réagissant aux déclarations de Me Randall Schwerdoffer, l’un des avocats de Jonathann Daval, qui a avoué avoir tué sa femme trois mois plus tôt, Marlène Schiappa avait dénoncé un exemple de «victim-blaming», jugeant «proprement scandaleux» de mettre en avant «la personnalité écrasante» d’Alexia Daval pour défendre son époux. «Ce n’est pas passionnel, ce n’est pas une dispute, ce n’est pas un drame passionnel, c’est un assassinat […] il faut arrêter de minimiser les violences conjugales, arrêter de trouver des excuses», avait-elle ajouté.
A noter que Marlène Schiappa parle d’assassinat, terme juridique qui induit la notion de préméditation, alors que la justice a mis en examen Jonathan Daval pour «meurtre sur conjoint».
Sur Twitter, plusieurs avocats s’étaient émus de l’intervention de la secrétaire d’Etat.
Dites, @CNBarreaux @Avocats_Paris @batonnierparis @ChStPalais, on tolère ça, qu'un ministre s'exprimant ès qualité juge "scandaleuse" une défense ? On pense ce qu'on veut de cette défense, mais un ministre n'a pas à l'apprécier ou à la critiquer !https://t.co/1LhAd9gQAB
— h2brgrd ن (@h2brgrd) 31 janvier 2018
Merci de bien vouloir fournir au Conseil National des Barreaux une liste des arguments agréés par le gouvernement. https://t.co/tk4wEhGSJ6
— Maître Eolas (@Maitre_Eolas) 31 janvier 2018
De son côté, Me Randal Schwerdoffer a répondu à Marlène Schiappa mercredi soir dans l’émission de France 5 «C à vous» : «Je dis simplement que pour comprendre pourquoi Jonathan est passé à l’acte, encore faut-il comprendre le contexte. Je ne justifie rien, jamais dans nos propos il n’a été question de légitimer les actes de Jonathann».