Le procès de Jawad Bendaoud, alias «le logeur de Daech» entre dans son sixième jour. On attend aujourd'hui l'audition des locataires de l'immeuble de Saint-Denis où ont été hébergés les terroristes après les attentats de Paris en novembre 2015.
Franceinfo rapporte qu’aujourd'hui, le tribunal va entendre a priori les locataires du logement de St-Denis où se trouvait le squat où ont été hébergés les terroristes
6è journée.Procès #Jawad L'audience va reprendre. #Jawad a remis sa veste de survêtement rouge du PSG. Aujourd'hui le tribunal va entendre a priori les locataires du 48 av République/rue Corbillon St-Denis où se trouvait le squat où ont été hébergés les terroristes @franceinfo
— Mathilde Lemaire (@MathildeL75) 31 janvier 2018
Mardi, la parole était donnée aux parties civiles.
La première partie civile, Patrick, père d'une victime du Bataclan, a déclaré : «mon sentiment c'est que monsieur Jawad Bendaoud ne pouvait que connaître ces terroristes».
Il poursuit « j’en viens à Monsieur #Jawad Bendaoud. Il en pouvait que connaître ce terroristes »
Dans le box, Bendaoud fait non de la tête.— Noemie Schulz (@noemieschulz) 30 janvier 2018
Pas un bruit dans la salle d’audience. Les témoignages des parties civiles sont dignes et sobres. Contraste avec les audiences précédentes. #Jawad
— Noemie Schulz (@noemieschulz) 30 janvier 2018
Jawad Bendaoud, jugé depuis mercredi pour avoir logé des terroristes du 13-Novembre, a affirmé lundi au tribunal que «même pour 150.000 euros», il n'aurait pas hébergé des terroristes, redisant qu'il ne connaissait pas le profil des deux hommes.
La présidente Isabelle Prévost-Desprez a dû suspendre l'audience en fin d'après-midi à cause d'une vive altercation entre les prévenus dans le box, Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah, qui avaient un différend sur un élément du dossier. Mais le procès a repris environ 30 minutes plus tard en leur présence.
«Je devais toucher 150 euros. Mais même avec trois zéros, pour 150.000, je n'aurais pas hébergé des terroristes», a déclaré Jawad Bendaoud à la 16ème chambre du tribunal correctionnel. «Je préfère prendre six ans et que la vérité soit faite, plutôt qu'être relaxé et toujours être pris pour un menteur, être interrogé dans la rue», a-t-il dit. Jugé pour «recel de malfaiteurs terroristes», ce délinquant multirécidiviste encourt six ans de prison.
«Une intolérance à la frustration»
Le tribunal s'est intéressé lundi à la personnalité des prévenus. Jawad Bendaoud est le troisième de cinq enfants. Sa famille est originaire du Maroc. Son père a été restaurateur et formateur en bâtiment. Sa mère, assistante maternelle. «Tous mes frères ont bien réussi», a-t-il expliqué. L'aîné est mécanicien pour Airbus, un autre gère une boutique d'antiquité. Le prévenu a eu «une scolarité laborieuse», selon l'étude de personnalité.
À 20 ans, il est entré dans une spirale carcérale. Il ne souffre, selon les experts, d'aucune pathologie psychiatrique, mais présente «une intolérance à la frustration».
En décrivant sa détention à l'isolement, Jawad Bendaoud a raconté sa rencontre, à Fresnes avec un rat. «Je le regarde. Il me regarde. Je lui donne du fromage. Il se met debout. (...) Avec sa petite patte, il fait genre: 'File-moi le fromage'». Le procès reprendra mardi avec l'audition de parties civiles.