La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a appelé mardi Mathieu Gallet, président de Radio France, à «tirer les conséquences» de sa condamnation pour favoritisme, dans une déclaration au journal Le Monde.
«Il appartient à l'intéressé d’en tirer les conséquences, ainsi qu'au Conseil supérieur de l'audiovisuel, légalement compétent», a déclaré au quotidien la ministre à propos de Mathieu Gallet, condamné la veille à un an de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende pour «favoritisme» lorsqu'il dirigeait l'Institut national de l'audiovisuel (INA).
«Un dirigeant d'entreprise publique condamné pour favoritisme, ce n’est pas une situation acceptable», a-t-elle poursuivi. Cette déclaration marque un durcissement de ton par rapport à la veille où elle avait simplement rappelé dans un communiqué «son attachement (...) à l'exemplarité des dirigeants des établissements et des entreprises publiques" et renvoyé la responsabilité vers le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
Elle avait rappelé que «la loi en vigueur donne aujourd'hui au seul Conseil supérieur de l'audiovisuel le pouvoir de nommer et de défaire les mandats des dirigeants des sociétés de l'audiovisuel public».
Mathieu Gallet, qui a fait appel de sa condamnation, a indiqué la veille qu'il ne démissionnerait pas et réaffirmé son innocence par la voix de ses avocats.
Le CSA, qui l'a nommé en 2014, avait indiqué qu'il aborderait le sujet mercredi lors de son assemblée plénière hebdomadaire, sans nécessairement prendre de décision car ils n'ont jamais été confrontés à un tel précédent, avait rappelé fin novembre le président du CSA, Olivier Schrameck.